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Création : 26/11/2013 à 03:21 Mise à jour : 22/11/2015 à 04:51

Avant-propos.

Avant-propos.
 
What About Us

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 -
7 - JDL1 - 8 - 9 - 10 - JDL2 - 
11
 - 12 - 13 - JDL3 - 14 - 15 - JDL4 - 16 -
17 - 18 - 19 - 20 - 21 - 22 - 23 -
Épilogue.

FANART ♥ ♥ ♥
@Thoolan_Camille - @ImNotWhatUWant

Ceci est une fiction Larry. Qui parle d'un triangle amoureux. Avec une fille.
Vous êtes prévenus. ♥
One Direction n'existe pas. 


Merci de m'avoir soutenu, merci d'être toujours là et fidèle à votre poste de lecteur adorable. 
J'ai adoré écrire cette fiction même si elle était éprouvante par moment. Je crois que j'ai souffert autant que vous dans cette histoire. Désolée pour les ascenseurs émotionnels même si au fond, c'est ça qu'on aime... 

J'espère vous retrouver bientôt sur d'autres écrits, 
vous retrouverez les mises à jour ici. 

La version papier de What About Us est désormais disponible ici ♥ Merci de votre soutien !

Le hashtag de la fiction #WAUfic
@AlloMelanie


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#Posté le mardi 26 novembre 2013 04:26

Modifié le dimanche 22 novembre 2015 04:51

WAUfic - Chapitre 9

CHAPITRE 9
 
6 mai 2014
 
La soirée était tellement ennuyeuse que j'étais resté collé à Layla pour pouvoir poser ma tête sur son épaule et somnoler. Je l'écoutais parler de Mia, de nous, de nos projets de voyage, de maison. Je l'écoutais s'extasier sur la grossesse de Kylie – à moins que ce ne soit Ketty ou Skylar, je ne savais plus trop son prénom sur le coup. Une fille que j'avais baisé à l'arrière de sa voiture y a quelques mois, quoi. Et d'ailleurs, la voir soigneusement éviter mon regard était un vrai régal.
 
C'est vrai ça, comment est-ce qu'elle pouvait regarder Layla et rire avec elle alors qu'elle avait sucé son mari et atteint l'orgasme en hurlant son prénom ?
 
Rien que d'y penser, ça me fait rire. Mais y a des choses qui ne s'explique pas, faut croire.
 
Layla sait que je l'ai trompé. Plein de fois. Chaque fois que j'étais défoncé ou trop malheureux, en fait. Mais parfois, j'avais carrément juste envie de baiser. Comme ça. Et on ne baise pas sa femme. Jamais. On lui fait l'amour. Alors voilà... Bon, je sais que ce n'est pas une excuse et parfois, il m'arrive d'en avoir vraiment honte. Quand je me rends compte que je l'aime par exemple. Mais c'est difficile d'aimer Layla parce qu'elle me rappelle sans cesse Harry. Et même si j'avais toujours aimé lui faire l'amour, il arrivait parfois que je sois incapable de supporter de l'entendre gémir. Juste parce que ça me rappelait toutes les fois où je l'entendais de ma chambre alors qu'elle était enfermée dans la sienne avec Harry.
 
C'est quand je me suis demandé pourquoi je pensais à tout ça que j'ai réalisé que j'avais peut-être bu un verre de trop. Ou cinq. Mais fallait supporter l'ambiance cul-cul et y a des tas de personnes avec qui il faut trinquer alors... bon. J'ai peut-être un peu trop bu. Mais c'est rien. Je maîtrise ; je suis contre Layla, entrain de m'endormir, et elle me caresse tendrement l'arrière de la nuque en espérant certainement que je ne vais pas me lever pour foutre le bordel. Et je suis bien contre elle. Je me sens en sécurité. Je me sens aimé. Et je l'aime ma Layla. Même si je suis entrain de repenser à toutes les fois où je ne l'ai pas aimé assez.
 
C'est quand Zayn est arrivé que les choses se sont compliquées pour ma chère et tendre.
 
Y a personne qui l'aime, Zayn. Sauf moi. Mais il est toujours là parce que son père est un parlementaire puissant et qu'il a beaucoup d'argent – et qu'il faut l'inviter partout pour être sûr de ne pas le voir débarquer pour faire un scandale. C'est comme ça. Bon faut dire qu'il m'a quand même foutu dans la merde un bon nombre de fois alors je comprends que mon entourage ne puisse pas se l'encaisser. Harry le premier, en fait. Ils se sont beaucoup pris la tête au début – quand Harry avait seulement 18 ans – et Layla ne l'a jamais vraiment aimé non plus. Et c'est pire depuis qu'il m'a poussé dans le vide quand Harry est mort. Enfin... mort. Je sais plus tellement comment dire ça maintenant. Peu importe. Quand Harry est mort, Zayn a été là pour moi. C'est lui qui m'a soutenu en me fournissant la cocaïne dont j'avais besoin pour ne plus penser que j'avais mal. Et je sais pas pourquoi je suis toujours content de le voir, cet espèce de débile, mais quand il s'est assis à côté de Skylar – ? – et qu'il a passé un bras autour de ses épaules, je me suis vivement redressé en me disant qu'on allait bien rire. “Ça va la grosse ?”
 
“La ferme Zayn, je suis enceinte.” Il a fait mine d'être choqué. 
 
“Bon sang Sky mais tu sais qui est le père ?” Skylar – puisque c'était visiblement celui là, son prénom – l'a repoussé et elle était sur le point de l'insulter mais je me suis mis à rire alors elle s'est un peu raidi sur son fauteuil. Layla m'a donné un coup de coude mais j'ai pas relevé. Je sais très bien que Zayn et Skylar se connaissent et qu'ils sont bien plus intimes qu'ils ne le laissent entendre – alors il a droit de la charrier, je crois.
 
Mais bon, ça ne plaisait pas à Layla. “Arrêtez. Y a rien de drôle.” Zayn a ouvert la bouche pour la casser mais je lui ai dit de la fermer avec un simple regard. Et il s'est exécuté. Bourré ou pas, on ne fait pas chier ma femme ou on ne lui manque pas de respect. Je lui fais déjà beaucoup trop la misère pour que les autres en rajoutent une couche. “On devrait pas trop tarder, Lou...” Sa voix est tendre, toute douce. J'ai presque envie de dire oui mais Zayn la contre.
 
“Respire mamie, il est 23 h.” J'ai levé les yeux au ciel parce que Zayn ne peut pas se la fermer et que – ouais – ça m'a fait rire. “En plus, j'ai un truc à montrer à ton petit mari.” Layla s'est complètement raidie à côté de moi et quand j'ai voulu imiter Zayn qui se levait, elle s'est accrochée à ma ceinture.
 
“Hors de question.” Et bien sûr, comme j'avais pas envie d'avoir l'air d'être le chien à sa mémère, je l'ai forcé à me lâcher.
 
“C'est bon Layla. Je reviens.” Mais elle a secoué la tête avant de se lever aussi.
 
“Bah moi, je rentre. Et je vais lui dire.” Et je reconnais que sur le coup, j'ai pas tellement percuté. J'ai même pas compris pourquoi elle me sortait ça, elle. Puis elle est chiante quoi, on passait une bonne soirée – enfin, elle – et quand mon pote arrive, ça y est, il faut rentrer. Merde quoi. Alors j'ai hoché la tête avec un sourire insolant.
 
“Okay. Vas-y. Je rentre avec Zayn.” Avec un peu de chance, on se tuera sur la route. Elle m'a dévisagé un long moment avant de partir sans dire au revoir à personne. Skylar m'a regardé interloqué et j'ai haussé les épaules.
 
“J'espère qu'elle est pas encore enceinte parce que les sautes d'humeur : très peu pour moi.” Zayn s'est mis à rire et Skylar m'a jeté un regard mauvais. “Si tu sais pas quoi faire un soir de semaine, tu peux toujours m'appeler, tu sais.”
 
“Ta gueule Louis, c'est franchement pas drôle, j'ai cru que t'allais faire une boulette.” Elle m'a bousculé mais elle avait un petit sourire aguicheur. Le même que la dernière fois. Et Zayn a affiché un air blasé.
 
“Si c'est drôle. T'es vraiment une trainée, Sky. Même enceinte. Tout le monde le sait.” Il lui a donné une tape dans le dos avant de se mettre à rire. “Heureusement que ton mec est dans la Marine, hein ?” Et ça, moi aussi, ça m'a fait rire.
 
“Vos gueules !”
 
“Tu disais pas ça, hier matin chérie. C'était plus genre : oh oui, plus vite Zayn !” Elle s'est mise à rougir et Zayn l'a imité entrain de gémir et j'ai tellement éclaté de rire que j'ai pas vu le coup arriver. Skylar s'est emparée de nos têtes pour les cogner ensemble et ça m'a sonné au point que j'ai eu du mal à revenir à moi. La conne, je vous jure.
 
“T'es pas drôle Sky.” Elle a tourné les talons, non sans retenir un petit sourire. “Aller, un plan à trois ça te dit pas ? Enfin à 4 si on compte ton gosse.” Elle lui a fait un doigt sans se retourner et moi, je lui ai mis un coup de coude dans les côtes.
 
“Putain t'es dégueulasse.” Il a levé les yeux au ciel avant de passer un bras autour de mes épaules pour m'entrainer vers l'une des chambres de la maison.
 
“C'est elle qui est dégueulasse. Y a tellement de mecs qui lui passent dessus putain, ça m'étonne encore qu'elle n'en soit qu'à son premier marmot.”
 
“Elle a eu de la chance, faut croire.” Il a hoché la tête et m'a poussé sur le lit pour que je m'y asseye.
 
“Tu te souviens des soirées étudiantes ?” J'ai froncé les sourcils et quand il a fouillé dans ses poches pour en sortir un petit sachet rempli de poudre blanche, je me suis vivement relevé et j'ai secoué la tête.
 
“Non laisse tomber, je prends pas ça. J'ai arrêté, je te l'ai déjà dit.” Il a éclaté de rire avant de me forcer à me rassoir. Et j'ai du mal à tenir debout alors je suis incapable de résister. Sauf que je comprends pas pourquoi il me parle des soirées étudiantes. Comme si j'en n'avais pas pris après la mort d'Harry – la disparition, plutôt.
 
“Dis pas n'importe quoi. On s'amusait bien avant alors quand j'ai su que t'allais venir, je me suis dit qu'il fallait que tu testes ça. Tu vois ? Comme avant.”
 
“Non. Merci mais l'état dans lequel j'étais quand Layla était enceinte, c'était juste pas possible.” Il a secoué la tête.
 
“Roh mais pas comme y a quelques mois. Comme quand on était à l'université.” Comme si ça changeait quelque chose. “Puis t'as décroché, c'est bon. C'est pas une fois qui va bousiller tout tes efforts. Ça allait à la fac, t'étais pas dépendant.” Et évidemment, il m'a fait hésiter. Et à partir de là, j'ai su que j'allais perdre le combat. “Dis-moi que t'as pas envie de te sentir bien ne serait-ce qu'une heure et je te laisse courir après ta danseuse.” Et j'aurais dû dire non mais j'avais envie de me sentir bien – même si ce n'était pas pour longtemps.
 
“Okay mais pas ici.” Il a remballé ses affaires avec un petit sourire.
 
“Parfait.” Je me suis relevé et dans la minute qui suivait, on était dans l'entrée. On a croisé Skylar qui cherchait son portable dans ses poches de manteau et Zayn lui a dit que si elle se faisait chier, elle n'avait qu'à monter au 7ème parce que c'est là qu'on serait. Sur le coup, j'ai pas compris mais il m'a expliqué que sa s½ur vivait aussi dans l'immeuble et qu'elle n'était pas chez elle alors ce n'était pas la peine de trop se fatiguer à rentrer jusque chez lui. Tant mieux parce qu'avec un tour en voiture, je me serais certainement endormi.
 
On s'est posé dans le grand canapé du salon et je me suis dit que j'étais entrain de faire n'importe quoi. Que Layla allait en faire des caisses pendant des années lumières et que je ne pourrais même pas la toucher avant qu'elle m'ait pardonné : c'est-à-dire plus jamais. Et là, tout de suite, j'avais carrément envie de la toucher. Ou qu'elle me touche, j'en sais trop rien. Alors j'ai sorti mon portable pour lui envoyer un message mais Zayn me l'a arraché des mains pour le balancer à l'autre bout du canapé.
 
Ensuite, il s'est penché sur la table pour préparer des lignes. Il a roulé un billet pour en faire une paille, sniffé la première puis il s'est tourné vers moi en s'essuyant le nez à plusieurs reprises. “Tiens.” Il m'a tendu sa paille de fortune – ahah – mais j'ai hésité à la prendre. “Vas-y Louis, fais pas le con. On va bien s'amuser.” Il a posé une main sur ma cuisse avant de la remonter lentement jusqu'à mon entrejambe et j'ai compris. J'ai balancé sa main avant de lui mettre une claque gentille tout en laissant ma main sur sa joue.
 
“J'vais pas baiser avec toi, Zayn. Même pas bourré ou défoncé. Jamais. Même pas dans tes rêves les plus érotiques.” J'ai pris le billet encore roulé d'entre ses doigts et je me suis penché sur la table basse pour sniffer la ligne qu'il restait. Et ça a été une putain de délivrance. Dans les 5 minutes qui suivaient, on s'est retrouvé à jouer à chat-bite dans tout l'appartement et aller savoir pourquoi, ça ne m'a pas dérangé.
 
Depuis qu'Harry est mort – je ne vais plus prendre la peine de me corriger – j'ai toujours été incapable de laisser un mec m'approcher. Même Zayn. Surtout Zayn, en fait. Parce qu'il est le genre de gars que j'étais avant que je rencontre Harry. Celui pour qui une bite est une bite et que si elle rentre quelque part alors c'est que c'était fait pour ça. Et je n'avais pas envie qu'un autre qu'Harry me touche parce que j'aurais eu l'impression de le trahir. Mais c'est lui qui m'a trahi et visiblement, ça change la donne.
 
Mais le chat-bite s'est finalement transformé en bataille de bombe à eau avec les capotes trouvées dans la salle de bain et comme on était trop mouillé, Zayn a décidé qu'il était tant d'aller prendre une douche. J'avais pas l'intention d'aller avec lui – même si c'était vachement tentant – sauf qu'il s'est approché de moi avec un petit sourire insolant et lorsqu'il a posé ses mains sur mon torse, j'ai vraiment cru que j'allais défaillir. Mon c½ur battait la chamade et j'avais envie qu'on m'aime. Juste un peu. Et j'en avais envie maintenant.
 
Alors j'ai hoché la tête en guise de feu vert mais quand il a commencé à soulever mon t-shirt, la porte d'entrée s'est ouverte à la volée et j'ai été surpris d'entendre la voix d'Harry. “Louis ? On m'a dit que t'étais là !” Il avait l'air en colère – mais ça m'a juste fait sourire malicieusement. “T'es où ?!” Et j'ai attendu qu'il débarque dans le salon, tourné vers l'entrée. Je me fichais de savoir ce que Zayn était entrain de foutre derrière moi : je voulais juste voir Harry.
 
Et je n'avais jamais vu autant de jalousie dans son regard. Jamais.
 
Et putain, ça fait un bien fou. Il s'est approché dangereusement de Zayn et l'a bousculé d'un coup d'épaule. Il est tombé à la renverse sur le canapé en râlant – avant de rouler et de s'écraser sur le sol dans un 'aïe putain'. Puis Harry s'est posté devant moi et nos regards se sont verrouillés. “On rentre.”
 
J'ai affiché un large sourire avant de taper son entre-jambe avec ma main. “Chat.” Et je me suis enfui en courant.
 
“Louis ! Putain mAIS TU TE FOUS DE M...” J'ai fini par ne plus l'entendre dans les escaliers. Et la vache, je courrais tellement vite que je me suis fait peur moi-même. Je ne suis pas tombé une fois et je crois que ça méritait un Oscar. A l'aise.
 
J'ai été obligé de reprendre mon souffle dans la rue malgré tout ; mains sur les cuisses, penché en avant. J'ai même cru que j'allais vomir mais non. Ça a été. Sauf qu'Harry m'a rattrapé et qu'il n'avait pas l'air d'avoir envie de jouer.
 
Il en a profité que je sois penché pour me prendre sur son épaule comme un vulgaire sac de pomme de terre. Au début je me suis débattu et puis j'ai fini par faire le mort et pendre de chaque côté de son épaule comme une poupée de chiffon – et c'était trop drôle alors je riais. Jusqu'à ce que j'ai soudainement envie de relever son t-shirt. Je ne me suis pas retenu plus de trente secondes et son dos était tellement musclé que j'en ai eu des papillons dans l'estomac. J'ai carrément été incapable de ne pas y déposer quelques baisers. “Bordel de merde Louis mais qu'est-ce que tu fous ? Qu'est-ce que t'as pris ?” Mais j'ai entendu que sa voix tremblait presque alors j'ai continué d'embrasser son dos et de le caresser. Et je pouvais le sentir frissonner. “Louis...”
 
“Je sais que t'aimes ça.”
 
“T'es pas dans ton état normal. Arrête.”
 
“Chut.” Sauf qu'il a fini par me déposer sur le sol et quand mon menton a cogné son épaule, je me suis mordu la langue. “Aïe mais ça fait mal ça.” J'ai eu les larmes aux yeux et il m'a regardé un peu paniqué.
 
“Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?”
 
“Je me suis mordu... tu me fais un bisou magique ?” Et j'ai tiré la langue. Je crois que je saignais un peu parce qu'il a grimacé.
 
“Désolé.”
 
“Et mon bisou sur la langue ?” Il a ouvert la portière en essayant de m'ignorer mais je me suis collé à son dos et j'ai laissé mes mains parcourir son torse sous son t-shirt.
 
“Bordel Louis. Ça suffit.” Sauf qu'il n'a rien fait pour me détacher de lui alors... mes mains ont rapidement chutées jusqu'à son bas ventre – mais il s'en est emparé avant qu'elles ne glissent à l'intérieur de son pantalon. Il s'est vivement tourné vers moi et d'une main il a enserré mes poignets avant de les lever au-dessus de ma tête. “Tu te calmes, Louis.” Son ton est sec, ferme. Je vois bien qu'il est sérieux et qu'il ne sait plus comment s'y prendre mais ça m'a fait pouffer de rire.
 
“Je suis pas trop pour le SM mais si tu veux m'attacher je vais être obligé de dire oui. J'aime bien quand t'es en colère comme ça.” Il a froncé les sourcils, comme pour essayer de comprendre qui j'étais et qui il avait en face de lui mais même moi je ne savais pas alors franchement, inutile de faire des recherches. Même Google jetterai l'éponge.
 
“Mais t'as pas baisé depuis combien de temps ma parole ?” Et pour toute réponse, j'ai voulu me jeter sur lui mais il a serré fort mes poignets et j'ai tellement eu mal que mes jambes ont failli lâcher.
 
“Aïe mais pas si fort...” Mais c'est pas vraiment ce que mon ton sous-entend et finalement il me force à reculer pour ensuite pouvoir m'installer dans la voiture, côté passager. Il passe au-dessus de moi pour tenter d'accrocher ma ceinture mais il abandonne quand j'essaie de coincé sa tête entre mes jambes. “Mais arrête, où tu vas ?” Et il claque la portière. J'ai envie de sortir le rejoindre mais tout ce que j'arrive à faire c'est lancer le chauffage et puis de toute façon, il fini par venir s'asseoir derrière le volant. Ma main s'est immédiatement posé sur sa cuisse et il l'a saisi fermement avant de me regardé, l'air fâché.
 
“Ça suffit, Louis. T'es complètement défoncé alors tu arrêtes. Tu poses tes mains sur tes cuisses s'il te plait. Les deux.” Et il  a attendu que je m'exécute pour continuer. “Voilà. Maintenant, on rentre. Et tu les laisses ici tout le trajet, c'est clair ?” J'ai hoché la tête et il a démarré la voiture. Mais j'étais pas obligé de me servir de mes mains pour le toucher alors... Je me suis penché jusqu'à son entre-jambe pour défaire le bouton de son jean avec mes dents mais il a donné un coup de frein avant de tourner je sais pas trop où et je me suis cogné dans le volant. “Aïe putain mais t'es malade !” Et je me suis mis à rire avant de carrément lui grimper dessus quand j'ai remarqué qu'il s'était garé.
 
“Putain de merde Louis mais qu'est-ce que tu fais ?!” Et il a essayé de me repousser mais j'étais accroché à lui, la tête enfoui dans son cou pour y déposer plein de baisers. “Arrête.”
 
“T'as pas envie que j'arrête...” Et il n'a rien répondu. Pendant un moment, il s'est même laissé faire et j'ai senti ses mains remonter le long de mon dos, sous mon t-shirt. C'était bon de sentir ses mains sur moi mais quand nos lèvres se sont trouvées, mon sang s'est mis à bouillonner dans mes veines. J'ai eu l'impression de revivre, de respirer à nouveau. Je me suis mis à trembler et aucun de mes gestes n'étaient coordonnés mais la passion et la fougue d'Harry me laissaient entendre que lui aussi, il avait besoin de ça. Mon c½ur battait tellement vite que j'ai cru que je faisais un infarctus – mais non, j'avais de nouveau une raison de vivre et c'était bien.
 
Je ne sais pas lequel de nous deux à allonger le siège conducteur mais mon t-shirt a rapidement volé à travers l'habitacle et dans la minute qui suivait, mon pantalon me quittait aussi. Tout était trop rapide, tellement que je n'arrivais plus à suivre. Les mains d'Harry étaient partout à la fois et ses lèvres quittaient rarement les miennes. C'est quand il a basculé au dessus de moi et qu'il a coincé mes jambes autour de sa taille que j'ai réalisé ce qu'il se passait.
 
Et j'ai commencé à me débattre.
 
Je crois qu'au début, il a pris ça pour de la passion mais j'ai fini par vraiment paniquer. “Arrête ! Pousse-toi !” Il s'est redressé pour pouvoir me regarder et comme il ne bougeait pas, j'ai fini par lui mettre des coups. Il essayait d'attraper mes bras mais j'ai fini par éclater en sanglot alors il s'est simplement figé. “Me touche pas. Pousse-toi !”
 
“Louis mais—”
 
“ME TOUCHE PAS !” Je l'ai presque senti sursauté et quand, enfin, il m'a délivré, je suis sorti de la voiture en titubant et j'ai fini par tomber sur le trottoir.
 
Je l'ai entendu arriver en trombe et il a déposé sa veste sur moi mais je l'ai balancé sur la voiture en moins d'une seconde. J'étais incapable de m'arrêter de pleurer et je crois que je hurlais tellement qu'Harry était lui-même déboussolé. “Tu vas attraper froid, Louis. Rentre dans la voiture, s'il te plait.”
 
“Ne me touche pas ! T'es pas réel ! T'étais mort !” Ma voix s'étrangle et il fini par s'asseoir en face de moi. Assez loin pour que mes coups de pied ne puissent pas l'atteindre.
 
“On peut en parler dans la voiture, si tu veux. Mais rentre. Il fait froid et tu es en boxer.”
 
“Ne me touche pas.” Il a hoché la tête et j'ai lu tellement de tristesse dans son regard que je me suis de nouveau mis à pleurer. Mais je n'étais plus en colère. J'étais juste affreusement triste. Et je ne voulais plus ressentir ça. Plus jamais. Mon nez me brûlait, j'avais mal aux gencives et la douleur qui me transperçait le c½ur s'apparentait à un million d'aiguilles qu'on y aurait planté en même temps. Mais j'ai fini par réussir à me relever. “Ne me touche pas.”
 
“Je ne te touche pas. C'est promis. Mais rentre dans la voiture.” Sa voix était douce, apaisante – quoi qu'un peu brisée – mais j'ai su qu'il n'allait pas rompre la promesse. J'ai hoché la tête et je suis monté du côté passager sans qu'il ne me touche. Et je crois que ça m'a calmé. Un peu.
 
Harry a fait le tour de la voiture, s'est assis derrière le volant et il a remonté son siège. “Je veux rentrer.”
 
“Tu peux pas rentrer comme ça, Louis. Layla ne va pas très bien le vivre et...”
 
“Parce que tu crois que c'est la première fois, c'est ça ?” Il a semblé interloqué par ma réflexion et ça m'a fait rire. “Combien de fois va falloir te répéter que c'était trop dur de vivre sans toi ?” Il a eu l'air d'avoir du mal à déglutir. Puis il s'est penché à l'arrière pour attraper mes vêtements et me les tendre. J'ai renfilé mon t-shirt et mon pantalon tant bien que mal et puis j'ai bouclé ma ceinture. Je peinais toujours à respirer convenablement et j'avais l'impression que j'allais de nouveau me mettre à pleurer sans raison. Puis j'avais chaud et je ressentais tellement de choses à la fois que j'avais l'impression de devenir dingue.
 
“Qu'est-ce que tu faisais avec Zayn ?” J'ai haussé les épaules. J'en sais rien. Pourquoi il me parle de Zayn, d'abord ? Je peine à me souvenir comment je suis arrivé dans cette putain de bagnole. Mais il s'acharne. “Qu'est-ce que tu faisais avec Zayn ?” Son ton est plus ferme, moins tendre. Plus possessif. Mon c½ur s'emballe et j'aime la sensation. Mais je ne laisse rien paraitre parce que j'ai envie qu'il souffre.
 
Je ne sais parce que ce que je faisais avec Zayn mais il y a une chose que je sais. “Ça ne te regarde plus.”
 
“Tu sais bien que si.” Et j'ai secoué la tête.
 
“Fallait pas mourir.” Il a donné un grand coup sur le volant – un mélange de colère et de frustration – et j'ai de nouveau éclaté en sanglot. “Tu m'as laissé tout seul, t'entends ! Tu m'as laissé pourrir ici et je voulais pas ! Je voulais être avec toi ! Je voulais être seulement à toi mais t'es parti et maintenant j'ai mal. Et j'y arrive plus.” Ma gorge est trop serrée, ma voix se brise et je n'arrive plus à parler. Ce qui sort n'a aucun sens et quand Harry essaie d'intervenir, je le pousse, je le frappe – je crois même que j'essaie de le mordre. “Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi tu m'as fait ça, hein ?” Il a tendu une main vers moi mais je l'ai repoussé – encore. “Mais me touche pas putain !” Et j'avais l'impression d'être un gamin de 4 ans qui faisait un caprice mais c'était insupportable. Je ne voulais pas qu'il me touche. “T'existe pas. C'est pas toi qui m'aime. C'est un autre.” Il a tristement secoué la tête mais il a parfaitement compris qu'il ne fallait pas qu'il réponde. “C'est pas toi. Tu m'aurais jamais laissé tout seul. Tu m'aimais trop.”
 
“Je pensais que c'était pour ton bien. J'ai—”
 
“TAIS-TOI !” Et là, il m'a giflé. Ça m'a complètement calmé et j'ai vu que son visage était partagé entre la peine et la colère. J'avais pas mal de toute façon, mais j'ai été vachement vexé – normalement, c'est Layla qui fait ça.
 
Il a fini par mettre sa ceinture et démarrer la voiture. Moi je me suis tourné vers la vitre et j'ai regardé le paysage. “C'est pas la peine de me demander des explications si t'es pas foutus de les écouter ensuite.”
 
“Fiche-moi la paix.” Il a lâché un rire nerveux.
 
“Mais c'est toi qui m'a sauté dessus. T'es complètement à côté de tes pompes, Louis.”
 
“C'est de ta faute.”
 
“Oui. J'ai compris. Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse, maintenant que c'est fait, hein ? Tu veux pas de mes excuses, tu ne veux pas que je te touche, tu ne veux même pas entendre mes explications alors putain de merde mais qu'est-ce qu'on fait ? Explique-moi parce que je suis perdu !”
 
“Mon Harry, il ne m'aurait pas laissé tout seul.” Il a retenu un soupire et quand je me suis tourné vers lui pour pouvoir le regarder, j'ai vu qu'il était tellement crispé que j'ai eu mal pour lui.
 
“Mon Louis à moi il m'aurait cherché dans tous les hôpitaux de Londres. Et mon Louis à moi il n'aurait pas dit à la télévision qu'il avait peur d'annoncer à sa petite amie que son meilleur pote avait disparu.” Evidemment, ça a conclu la conversation. De toute façon, je m'étais remis à pleurer et Harry a été obligé d'ouvrir la fenêtre pour que j'arrête de me cogner la tête contre la vitre.


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#Posté le dimanche 05 janvier 2014 12:24

Modifié le vendredi 31 janvier 2014 05:49

WAUfic - Chapitre 10

CHAPITRE 10

7 mai 2014


Le réveil est horriblement violent. Je suis fatigué et pourtant, j'ai dormi comme une masse. J'ai surtout mal à la tête, au nez - et j'ai des courbatures sur tout le corps comme si j'avais couru le marathon.

L'enfer.

J'ai fini par émerger en essayant de me souvenir quel jour on était - quel mois et quelle année - et vu le silence qui régnait, j'en ai conclu qu'on était en semaine et que tout le monde travaillait.

J'ai traîné encore un peu histoire d'être bien réveillé et c'est quand j'ai été obligé de renifler pour la 4ème fois que j'ai commencé à me poser des questions sur mon état actuel.

J'ai cherché mon portable sur la table de chevet mais il n'y étais pas alors je me suis redressé et j'ai fini par quitter mon lit. J'ai la gorge sèche, un mal de dos atroce et la gêne dans mon nez et ma bouche ne laisse pas trop de place à la fantaisie. Je sais ce que c'est. Mais je ne me souviens de rien. Je n'y arrive pas. Je erre à travers l'appartement jusqu'à la cuisine et là, je me serre un grand verre de jus d'orange frais. Et ça me fait un bien de dingue même si je remarque les tremblements dans mes mains. Putain, je suis dans un sale état.

Puis je me mets en quête de mon portable et je fouille mes poches de manteau, celle de Layla, celle d'Harry. Rien. Le meuble de l'entrée, les poches de mon jean dans la salle de bain. Rien non plus. Et quand j'arrive dans le salon, je suis entrain de fouiller dans la table basse quand un bruit me fait sursauter. "C'est ça que tu cherches ?" Je tourne la tête à gauche - le bruit, c'était mon portable. Puis mes yeux remontent lentement et je croise le regard dur d'Harry.

L'espace d'un instant j'ai envie d'aller me serrer contre lui pour qu'il ne se fâche pas comme il le fait chaque fois qu'il fouille mon portable alors je me lève mais quand je l'approche de trop près, toute la soirée d'hier me revient comme un coup de poing dans le dos et je manque d'air.

Layla et sa soirée. L'alcool. Zayn. La cocaïne. Harry. Ses mains, ses lèvres, mon c½ur qui bat. Mes cris, mes pleures, ma douleur. Harry, Harry, Harry.

Je fais un pas un arrière et je récupère mon portable. On est en 2014. Harry est mort et ressuscité. Et hier, je lui ai sauté dessus comme un ado en chaleur alors qu'il essayait de résister. Pour moi. Et j'ai envie de le remercier pour ça. Mais non.

Et je me souviens de ce qu'il m'a dit. Je me souviens parfaitement de ce qu'il m'a reproché. Mais je ferais comme si de rien n'était parce que je ne mérite pas de me sentir coupable. Pas après tout ce que j'ai vécu et enduré à cause de lui. "C'est ça que tu cherches ?" Il répète comme j'ai pas réagi.

"Oui. Tu l'as trouvé où ?"

"Je l'ai pris sur le canapé de Zayn avant d'être obligé de te courir après parce que t'avais décidé de jouer à chat-bite. Ça te revient ?" Y a tellement de reproches, de jalousie et de possessivité dans sa voix que j'en ai mal au ventre. Mais ça me fait quand même sourire.

"Quoi, t'as jamais joué à chat-bite peut être ?"

"Pas quand je suis défoncé et en couple avec une fille, non." J'ai haussé les épaules, agacé. Il a jamais été défoncé Mr. Parfait de toute façon. Bien sûr qu'il ne peut pas savoir.

"Tu sais pas ce que tu rates, c'est vachement drôle." Je lui adresse un sourire insolant et je crois que ça ne lui plaît pas.

"Me pousse pas à bout, Louis." J'ai levé les yeux au ciel. Puis je réalise qu'on est dimanche et que c'est pas normal que Layla ne soit pas là.

"Elle est où Layla ? Et Mia ?"

"Vous deviez déjeuner chez tes parents alors elle y a quand même été." Et c'est plus fort que moi, je me mets à pâlir. Je me lève en trombe pour aller dans ma chambre, Harry sur mes talons.

"Qu'est-ce que tu fais ?"

"Faut que j'y aille, mon père va me tuer." Je cherche des fringues mais je vois plus rien. Je panique complètement et j'ai entendu que ma voix tremblait.

"Il est 14 h Louis."

"Quoi ?" Ma voix se brise et je me laisse tomber sur le lit un peu plus loin. Je n'attends pas spécialement de réponse alors Harry ne dit rien. Il a juste l'air mal à l'aise. Layla avait un truc au conservatoire aujourd'hui alors je suppose qu'elle a laissé Mia à mes parents et mon père ne va pas me rater. Je le sais.

"C'est pas arrangé avec ton père ?" Je secoue la tête.

"C'est pire que tout." Mais je ne précise pas. J'ai pas envie d'en parler avec Harry : c'est de sa faute si mon père a un quelconque pouvoir sur ma vie maintenant.

Il a y a eu un long silence et j'ai espéré qu'il allait partir mais... Non. Il est resté là, à me regarder. Puis il a fini par cracher le morceau. "Tu couches avec Zayn ?" J'ai froncé les sourcils, faussement offusqué par sa question.

"Non."

"J'ai fouillé ton portable tu sais..."

"Tu as quoi ? Putain mais Harry ! On n'est plus ensemble tu captes ? Alors tu fouilles pas mon portable."

"La première fois que j'ai fouillé dedans, on n'était pas ensemble."

"Oui et bien si tu ne l'avais pas fait on n'en serait pas là aujourd'hui." Ça le vexe. Mais pas assez pour qu'il se la ferme.

"J'ai vu des photos de vous deux. D'hier soir." Je n'en ai pas prise. Je ne m'en souviens pas. Et d'ailleurs, je m'en fous. Je sais que ce que je fais quand même - enfin en gros.

"Je couche pas avec lui."

"T'as jamais trompé Layla ?"

"Si. Très souvent. Mais pas t...oi." Et je m'en veux de ne pas avoir retenu la phrase. Parce que je me rends compte devant lui que j'ai toujours été plus attaché au souvenir d'un gars mort plutôt qu'à ma propre femme. Et ça me fait mal. J'ai pas envie de l'aimer autant. Il ne le mérite pas, je crois.

Si.

Bien sûr que si, il le mérite. Mais pas maintenant. Parce que maintenant, je lui en veux encore beaucoup.

"Tu crois que juste parce que tu couches pas avec des mecs, tu me trompes pas ?" Il marque une pause. "T'as épousé Layla, je te signal." Je crois qu'il se fiche de moi là, je vois pas autre chose.

"Ah ouais et toi t'es mort alors ça va. On est quitte, je crois." Je soupire. Il n'a pas droit de me reprocher de m'être marié et il le sait. Il s'en veut, je le lis sur son visage. Mais trop tard. "Puis à mon avis, pensant qu'on se reverrait jamais, t'as pas du garder ta queue dans ton slip très longtemps." Il ouvre la bouche et il ne répond rien. Et je crois que ça me met hors de moi en fait. Mais je me contente de serrer les dents. J'ai plus envie de crier, je suis fatigué et j'ai mal partout. "Pourquoi t'es là d'abord ?"

“Parce que t'étais dans un sale état hier. Voilà pourquoi.” Et son ton respire à nouveau le reproche.

“C'est pas tes affaires.”

“Si j'étais pas venu te chercher hier soir, tu serais entrain de chialer en remettant ton froc à cette heure-ci.” J'ai pris une inspiration pour répondre mais il avait raison alors j'ai baissé la tête.

“J'ai pas besoin de toi.”

“C'est vrai que t'as l'air de vachement bien t'en sortir tout seul, hein.” J'ai serré les dents parce qu'il m'agace. J'ai pas envie qu'il fasse comme si c'était lui le plus mature parce que c'est pas le cas. Et j'ai pas non plus envie qu'il agisse comme si on s'était quitté la veille parce que c'est injuste. Et puis il n'a pas à m'engueuler comme ça, on n'a plus rien à voir tous les deux. C'est juste... mon ex. Rien de plus. Et rien que de le penser, ça me fout les larmes aux yeux et j'ai envie de me jeter sur lui. Mais je peux pas.

“J'ai appris à faire sans toi. J'ai Layla, Mia. Tu fais plus parti du triangle. Y en n'a même plus d'abord.” Et inconsciemment, mon tatouage s'est mis à me gratter ; j'ai dû lutter pour ne pas y toucher parce qu'il était encore salement amoché et que je ne voulais pas qu'Harry pense que je l'avais toujours. Même si c'était l'une des rares choses qui me restait de lui et que j'avais été incapable de le faire retirer au laser.

“Okay.” J'ai froncé les sourcils.

“Quoi, okay ?” Il a haussé les épaules, un peu comme s'il rendait les armes. Il avait l'air blessé et je ne savais pas si je devais me réjouir ou m'inquiéter.

“Bah rien. Juste okay.” Il a soupiré. “Je vais pas me battre éternellement, Louis.” Ça m'a retourné parce que j'ai envie qu'il se batte moi. J'ai envie qu'il me prouve qu'il sait qu'il a fait une erreur en m'abandonnant. J'ai envie qu'il fasse tout pour me récupérer. Mais j'affiche l'air le plus neutre qui soit et je prends sur moi pour ne pas craquer tout de suite.

“Tant mieux. J'ai pas envie que tu te battes de toute façon.” Il a serré les poings avant de quitter la chambre sans se retourner. Dans la minute qui suivait, j'entendais la porte d'entrée claquer.

Je suis resté de longues secondes à attendre qu'il revienne mais il ne l'a pas fait alors j'ai fini par aller prendre une douche pour pouvoir me rendre chez mes parents.


2 mai 2011

Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai constaté que j'étais tout seul dans le grand lit de Louis. Je ne savais pas si j'étais soulagé ou pas de ne pas le voir à mon réveil. Mais quand je me suis remémoré la veille... bon. Il était clair qu'il valait mieux que je disparaisse maintenant sans qu'on n'ait à se croiser.

Je me suis levé, j'ai récupéré mes vêtements pour pouvoir m'habiller et à l'instant où j'allais sortir, je me suis fait plaquer contre le mur et boum, retour à la case départ. Louis m'a à moitié étranglé pour me faire à nouveau entrer dans sa chambre et j'ai tellement été surpris que j'en ai eu des palpitations. Mais il s'est mis à m'engueuler en chuchotant sans que je comprenne quoi que ce soit. “T'es malade ou quoi ? T'allais où là ?” J'essayais de comprendre mais rien à faire. C'était quoi, un jeu ? J'avais raté un truc cette nuit ?

“Euh...”

“Y a mes parents en visite surprise. Tu sors pas.” J'ai froncé les sourcils en le forçant - doucement - à me lâcher.

“Bah... pourquoi ?”

“Parce que je suis pas gay.” Et il m'a adressé un petit sourire charmeur et même si j'hésitais à être blessé, je n'ai pas pu m'empêcher de rougir comme un gamin. “Ils vont bientôt partir. Et tu seras libre.” J'ai haussé les épaules avant d'aller m'asseoir sur le lit, penaud. L'espace d'un instant, il m'a regardé d'un air attendri qui m'a mis mal à l'aise et puis sa mère l'a appelé et il est sorti sans rien dire.

J'ai tout fait foiré et le fait d'être caché comme un secret honteux n'arrange pas vraiment l'estime que j'ai de moi en ce moment. Quand je vais raconter tout ça à Gemma, elle va certainement m'engueuler et me dire que c'est bien fait pour moi. Et elle n'aurait pas tord en fait - qu'est-ce que j'avais cru ? Que je serais l'amant parfait et qu'il serait incapable de se passer de moi alors que je n'avais pas d'expérience ? Je suis tellement con parfois.

J'ai senti mon portable vibrer dans ma poche et quand j'ai vu que ma mère m'appelait, j'ai hésité à répondre. Puis je me suis dit qu'elle allait finir par faire pister mon téléphone et envoyer les flics à ma recherche alors j'ai préféré éviter le massacre. “Allo ?”

“Harry ? Bon sang mais où est-ce que tu es ?!”

“Chez Niall.”

“Quoi ? Pourquoi est-ce que tu chuchotes, j'entends rien !” Je me suis raclé la gorge.

“Je suis chez Niall.”

“Très bien. Sauf qu'il est passé ce matin et qu'il se demandait où tu étais.” Evidemment, j'ai le pote le plus pourri du monde - même si je reconnais que j'aurais pu le prévenir. Mais lui dire de me couvrir sans lui raconter pourquoi, c'était impossible alors au final, c'est que c'est comme ça que ça devait se passer. Y a eu un sacré blanc pour le coup. J'ai voulu raccrocher et faire le mort mais la sentence n'en aurait été que plus terrible.

“Je suis sorti.”

“Où est-ce que tu es ? Je viens te chercher !”

“Roh mais maman ! Non ! J'ai plus 5 ans !” Elle n'a rien répondu pendant un moment et à l'instant où je l'ai entendu commencé une phrase, Louis a de nouveau débarqué.

“C'est bon. La voie est libre.” J'avais pas envie de partir mais il n'avait pas envie que je reste et je pouvais le comprendre alors je me suis levé pendant que ma mère me harcelait à coup de 'qui c'est' et de 'ne bouge pas je viens te chercher'.

“J'arrive maman. Je t'envoie un message plus tard.” Et j'ai raccroché avant d'aller enfiler ma veste dans l'entrée. Je me sentais idiot d'être ici. D'avoir cru que Louis était le genre de garçon que je pouvais avoir. D'avoir été nul au lit. D'avoir eu ma maman au téléphone alors que j'avais 18 ans et que j'étais sensé avoir un peu plus de liberté que ça... Louis avait fini par me rejoindre et j'évitais soigneusement son regard. “Bon bah... merci.” Voilà, je crois que c'est tout. Je ne sais pas trop s'il faut qu'on se serre la main, qu'on s'embrasse ou qu'on ne fasse rien alors je reste un moment à fixer le sol et puis comme il ne réagit pas, je tourne les talons et j'ouvre la porte. Toujours rien. Je sors, je traine un peu les pieds. Puis rien. Alors je referme la porte derrière moi et je me dirige vers l'ascenseur.

“Harry !” La porte s'est réouverte, mon coeur s'emballe et quand je me tourne vers lui, il tient mon portable entre ses mains que j'ai dû laisser sur le comptoir. Outch. “Si tu l'oublies, comment je vais faire pour te joindre, hein ?” J'ai froncé les sourcils.

“Pourquoi tu voudrais me joindre ?”

“Parce que t'as sérieusement besoin de t'améliorer et que je peux pas te laisser comme ça, tu vois ?” Il m'a fait un clin d'oeil et j'ai pas pu m'empêcher de rougir tellement mon coeur s'était mis à battre la chamade.

“Tu veux qu'on se revoit ?” Il m'a souri et j'ai cru fondre de l'intérieur. C'est pas humain d'être si beau.

“Oui. Si tu acceptes que se soit purement sexuel, oui.”

“D'accord.” Bon... c'est vrai que j'ai répondu trop vite et sans réfléchir et que j'aurais pas dû parce que c'est pas ce que je veux. On n'est pas des chiens juste pour se voir, baiser, et rentrer chacun chez soi. Mais j'avais plus le choix maintenant. Je voulais le revoir. Je voulais qu'il soit à moi. Rien qu'à moi. Peu importe les sacrifices que je ferais pour y parvenir. Gemma voulait du concret, elle aurait du concret.

J'allais me retourner et simplement partir mais... "Hey, Harry ?" J'ai fait volte face et il a passé un bras autour de ma taille. Sa poigne était tendre, presque sensuelle, et lorsqu'il s'est approché de mon oreille pour me murmurer quelque chose, j'ai cru que j'allais défaillir. "Y a quand même un truc pour lequel t'es super doué alors..." Mon coeur battait trop vite et sa main posée sur le bas de mon dos diffusait une douce chaleur dans tout mon corps.

"Quoi... ?" Il m'a souri. Juste ça. Puis il s'est penché sur mes lèvres et j'ai compris. Alors je l'ai embrassé. Mes mains sont venues encadrer son visage avant d'aller se perdre dans ses cheveux. Et il me semble que le temps s'est arrêté l'espace de quelques minutes. Quand je me suis détaché de lui, il avait un sourire satisfait placardé sur le visage.

"Comment tu fais pour embrasser comme ça en étant aussi innocent ?" J'ai froncé les sourcils et il a caressé mon visage avant de se mettre à sourire. "Tu es en dernière année au lycée, c'est ça ?" J'ai timidement hoché la tête. "Alors on se verra uniquement le vendredi soir." Il m'a de nouveau souri et j'étais tellement cramoisi que j'avais l'impression que mon visage allait exploser.

"Tous ?" Il a haussé les épaules.

"Je sais pas. N'attends pas après mes messages, d'accord ? Tu n'en auras pas. Ou peu. Je préfère qu'on discute de vive voix. Comme ça." J'ai hoché la tête même si je savais que chaque fois où je n'aurais rien à faire, je loucherai sur mon portable en espérant voir 'Louis' y apparaître. Il a appelé l'ascenseur. "Aller, file." J'ai de nouveau hoché la tête et il m'a volé un baiser avant de me pousser dans l'ascenseur. Quand les portes se sont fermées, j'ai tellement été soulagé que j'ai failli pleurer. Et puis j'ai réalisé un truc qui m'a fait peur : je suis raide dingue de ce mec.

Putain de merde.


8 mai 2014

"Layla Tomlinson." La secrétaire m'a souri mais j'avais du mal à l'apercevoir derrière mon gros bouquet de fleurs.

"Elle est au troisième, dans la salle du fond."

"Merci." J'allais me diriger vers l'ascenseur mais elle m'a retenu. "Elle donne un cours en ce moment."

"Merde. C'est bientôt fini ?"

"D'ici une dizaine de minutes."

"Merci." Du coup, j'ai pris les escaliers, histoire de traîner un peu. Puis j'ai été attendre devant la porte. Au milieu des mamans qui me regardaient étrangement. Tellement étrangement que j'ai éprouvé le besoin de me justifier. "C'est ma femme. La prof de danse." Puis j'ai eu droit à une vague de sourire et d'air attendri en tout genre. Je me suis senti encore plus observé. Génial. Puis ce cours ne finissait jamais. Jusqu'à ce que les portes s'ouvrent et qu'un flot de bout d'chou en tutu ne se mette à nous courir autour. Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Mia qui d'ici trois ou quatre ans serait certainement habillé de la même manière. Ça parassait loin et pourtant elle grandissait trop vite pour que je sois incapable de me projeter dans la situation.

"Louis ?" La voix interloquée de Layla m'a ramené à moi. J'ai levé les yeux vers elle et je suis entré dans la salle. Enfin, j'ai fait un pas. "Tes chaussures mon coeur..." J'ai froncé les sourcils avant de comprendre ce qu'elle voulait dire.

"Oups." En moins de deux je les balançais dans un coin et je reportais mon attention sur Layla avec l'air le plus désolé que j'avais en stock. "Tiens. C'est pour toi..." Je lui ai tendu le bouquet de fleurs avant de m'approcher pour réclamer un baiser qu'elle ne m'a pas refusé. "J'ai été vraiment très con ce weekend et j'espère que tu acceptes mes excuses."

Je vois bien qu'elle hésite et ça me fait de la peine. J'ai peur qu'elle finisse par me détester et je n'ai plus qu'elle. C'est la seule personne au monde qui arrive à tout supporter de moi sans exception. Même Harry qui prétendait ne vouloir que moi a fini par partir. "J'ai été méchant avec toi quand Harry m'a ramené ?" Elle secoue tristement la tête avant de lever ses grands yeux bleus vers moi. Et ça ne me soulage pas de les voir briller.

"Je suis fatiguée, Lou." Sa voix est faible et il y a tellement de tristesse dedans que mon c½ur se serre.

"Je suis désolé. Et j'ai pas d'excuse. J'aurais pas dû aller avec Zayn. J'aurais du rentrer avec toi." Elle soupire tristement.

"J'ai peur d'avoir un coup de téléphone de l'hôpital un jour. J'ai pas envie que tu meurs d'une overdose ou d'un accident de voiture parce que t'auras trop bu..."

"Pardon." Elle a hoché la tête. Je sais que je suis égoïste et que je ne pense qu'à moi mais... J'arrive pas à faire autrement. J'arrive pas à voir son malheur tellement le mien prend de la place. Et c'est injuste parce qu'elle doit toujours tout supporter. Ses problèmes, les miens, Mia, mes parents... Tout. Sans elle je serais certainement crevé quelque part dans un squat minable parce que j'aurais été renié par mes parents. Mais elle est toujours là et moi je en rends pas compte.

"Tu es un peu perdu, toi aussi ?" J'ai hoché la tête.

"Oui. Peut-être qu'on s'y est mal pris au début." Elle a affiché un pâle sourire et une larme a roulé le long de sa joue. "Ça va aller ma Layla. Je t'assure que ça va aller." Mais je n'étais sur de rien du tout. Juste qu'Harry était de nouveau là et qu'on allait devoir faire avec. "La prochaine fois que j'essaie d'impliquer la famille d'Harry dans la vie de Mia, attache moi au lit, d'accord ?" Elle a pouffé de rire et il n'y a rien de plus joli que Layla entrain de sourire à travers ses larmes. Elle est tellement belle. "Il ne peut pas nous séparer, d'accord ? Je ne vais pas le laisser faire." Elle n'a rien répondu et moi, j'ai eu mal au c½ur. Mais je ne voulais pas qu'Harry détruise tout encore une fois. Enfin... je crois. Je ne voulais pas qu'il me prenne Layla. Il n'avait pas le droit. Je ne voulais pas non plus qu'il me prenne Mia. Et je ne voulais pas qu'il m'atteigne moi parce que je n'arrivais pas à m'enlever du crâne qu'il m'avait abandonné volontairement alors que j'étais sur le point de tout envoyer en l'air pour lui.

Layla m'a tiré de mes pensées. "On rentre alors ?"

"Pas tant que tu ne m'auras pas pardonné..." Elle était sur le point de me répondre mais je l'ai contré. "Les fleurs c'était juste le début..." Elle a essuyé ses larmes et je lui ai pris le bouquet des mains avant de le déposer au sol et de fouiller dans mes poches pour en sortir mon portable. J'ai été dans la playlist 'mariage' et j'ai lancé la musique de notre première danse avant de déposer mon téléphone sur le sol. Quand j'ai levé les yeux vers elle, son regard pétillait.

"Qu'est-ce que tu fais ?" Je lui ai souris avant d'hausser les épaules innocemment.

"Je t'invite à danser." J'ai tendu une main et elle l'a saisi sans se faire prier. J'ai glisser une main dans le bas de son dos pour la serrer contre moi et elle s'est volontiers blottie entre mes bras. Et on a dansé en silence, l'un contre l'autre, et ça m'a fait du bien de sentir que malgré tout, elle m'aimait encore.

Bon, le mode aléatoire a bousillé l'ambiance parce que ça nous a lancé un Lady Gaga violent en musique suivante mais on s'est mis à rire et à faire les cons et l'entendre heureuse comme ça m'a fait me remettre en question. Pourquoi est-ce que je n'avais pas fait ça avant ? J'ai toujours été amoureux de Layla. Que ce soit quand Harry était là ou pas. Alors pourquoi est-ce que je lui ai fait payer l'abandon d'Harry comme si tout était de sa faute ? Elle ne méritait pas ça. Layla mérite qu'on l'aime et qu'on s'occupe d'elle parce que merde, c'est la mère de ma fille. Et peu importe le nombre de fois où on s'est disputé, on est toujours ensemble. Elle n'a jamais voulu m'abandonner moi. Elle n'a pas prétendu me connaître assez ou m'aimer trop pour me planter un couteau dans me dos ensuite. Elle a toujours été là. Toujours.

Alors quand Layla et moi avons dérapé et qu'on s'est retrouvé au sol, complètement mort de rire, à cause de mes chaussettes jaune qui glissaient à la mort, je l'ai regardé un moment sans rien dire et un silence presque religieux nous a enveloppé. Elle a caressé mon visage avant de déposer un baiser sur mon front. "Je t'aime Lou." Mon c½ur s'est emballé et je m'en suis presque voulu d'être incapable de lui répondre pour de vrai.

"Moi aussi." Elle m'a souri et a frotté son nez au mien avant de se blottir contre moi.

"Tu m'as manqué." Ça fait mal. Mais elle n'a pas eu tord de me le faire remarquer. Je l'ai un peu plus serré contre moi.

"Je suis là." Elle a hoché la tête et j'ai glissé une main dans ses cheveux. "On se fait livrer ce soir ? Plateau télé ?" Elle a semblé hésiter et j'ai cru comprendre qu'elle risquait de me dire qu'elle avait déjà prévu quelque chose avec Harry. Mais elle ne l'a pas fait.

"D'accord." Il ne gagnerait pas à ce jeu là. Je connaissais trop bien Layla maintenant.

"Juste tous les trois. Toi, Mia et moi." Et ça m'a brisé le c½ur de le préciser parce qu'avant, tous les trois, c'était elle, Harry et moi.

Et ça n'aurait jamais dû changer.


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#Posté le mercredi 08 janvier 2014 17:17

Modifié le jeudi 27 février 2014 05:39

WAUfic - Journal de Layla (2)

JOURNAL DE LAYLA.
 
Je suis enceinte.
 
J'ai été obligé de le dire rapidement à Louis parce que plus j'attendrais plus la situation empirerait – et il a disparu pendant trois jours.
 
Trois jours à ne pas savoir où il était, ce qu'il faisait, avec qui, s'il allait bien, s'il avait besoin d'aide. Trois jours à me demander comment ça avait pu nous arriver maintenant, comment est-ce que j'avais pu être aussi stupide. Trois jours à me dire que je venais de foutre ma vie en l'air, celle de Louis au passage. Et trois jours à vomir mes trippes et à pleurer toutes les larmes de mon corps en attendant qu'il rentre.
 
Et quand il est rentré, il était complètement bourré. Il puait l'alcool à trois mètres et j'ai su tout de suite en croisant son regard qu'il était tellement défoncé qu'il n'était pas vraiment-là. Et j'ai essayé de le résonner, de lui dire que ce n'était pas la solution et qu'on allait se soutenir. Et il m'a souri. Mais... tu connais ce sourire, Harry. Celui que tu détestes. Celui qu'il a quand il sait qu'il va être méchant et qu'il en est fier. Et tu sais ce qu'il m'a dit ? Il m'a dit que j'étais qu'une putain.
 
Il m'a aussi dit que j'avais intérêt à avorter parce qu'il était hors de question qu'il épouse une fille comme moi. Il m'a dit que je l'avais fait exprès, que j'avais cru à tord que ça arrangerait les choses mais qu'il était hors de question qu'il s'encombre avec un « truc » dont il ne voulait pas. Il m'a dit qu'il ne m'avait jamais aimé mais qu'il était coincé avec moi parce que toi, tu n'étais plus là. Il m'a dit qu'il me détestait d'être en vie parce que sans moi, tu serais encore là aujourd'hui. Il m'a vomi dessus quand j'ai tenté de le trainer jusque dans la salle de bain et il m'a répété encore et encore qu'il était hors de question qu'il assume un « bâtard » dont il ne voulait pas.
 
Parce que c'est pas moi qu'il voulait. C'est toi. Et toi t'es plus là et je ne peux pas te ramener pour qu'il aille mieux. J'y arrive pas. Je crois que je n'en ai même plus envie.
 
Mais voilà. Je suis enceinte. Et je pense qu'il était important que tu le saches. Je me demande ce qu'il se serait passé si tu avais été là. Est-ce qu'on aurait été content ? Est-ce qu'on aurait eu peur ? Est-ce qu'on aurait décidé de l'élever tous les trois ?
 
J'ai perdu mes parents, ma s½ur. Je sais déjà ce que ça fait que perdre des gens qu'on aime. Je vis avec. Mais je ne pensais pas que supporter la peine des autres était aussi difficile. Je n'arrive pas à me dire que Louis a droit de sombrer et que je suis obligée de m'accrocher pour le soutenir. C'est injuste. Moi aussi j'ai mal. Moi aussi j'ai besoin de craquer.
 
Mais je suis une putain enceinte dont on n'a jamais voulu. Et je crois que les putains, ça ne souffre pas.

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#Posté le lundi 27 janvier 2014 15:44

Modifié le vendredi 14 février 2014 09:47

WAUfic - Chapitre 11

CHAPITRE 11
 
12 mai 2014

Je suis fatigué et pourtant, la journée n'a pas été si difficile que ça. Mais je n'avais pas envie de rentrer chez moi non plus. J'avais besoin de souffler un peu après le week-end de merde que j'avais passé.
 
Alors j'ai été chez Zayn.
 
L'ambiance était un peu étrange au début, parce que la dernière fois qu'on s'était vu on s'était couru après comme des abrutis pour essayer de toucher la bite de l'autre mais on n'est jamais gêné très longtemps avec Zayn. Enfin... “Alors comme ça, il est pas vraiment mort.” J'ai secoué la tête en buvant une grosse gorgée de la bière qu'il m'avait servie. “Pendant deux jours j'ai cru que j'avais eu une hallucination.” J'ai haussé les épaules.
 
“Si ça peut te rassurer, chaque fois que je le vois, j'ai l'impression que je suis entrain de faire un cauchemar.” Zayn a froncé les sourcils.
 
“Un cauchemar ? C'est pas sensé être la fin de ta dépression ?”
 
“Je suis pas dépressif.” Il a pouffé de rire.
 
“C'est ça. Et j'suis pas un putain de dealer.” J'ai levé les yeux au ciel. “La terre entière sait que t'es mort dans l'explosion en même temps que lui. Alors maintenant qu'il est là, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi c'est un cauchemar ?”
 
“Écoute... J'ai pas envie d'en parler.”
 
“Je comprends. Mais c'est un putain d'enfoiré de t'avoir fait ça.” J'ai haussé les épaules.
 
“C'est ma faute.” Il a froncé les sourcils, même moi j'ai été surpris par ce que je viens de dire, je le reconnais. Du coup, j'ai précisé. “Parce que j'ai pas... J'ai pas fait ce qu'il fallait au moment où il aurait fallu que je le fasse.”
 
“J'ai pas pris l'option décodeur au lycée. J'ai même pas mon diplôme alors vas y clairement parce que je suis pas sûr de suivre.” Je me suis laissé tomber au fond du canapé en serrant fort la bouteille de bière entre mes doigts.
 
“C'est compliqué Zayn. C'était pas juste mon meilleur ami.” Il s'est mis à rire.
 
“Tu me prends pour un con ou quoi ? Bien sur que c'était pas uniquement ton meilleur ami putain. Tu m'as carrément rayé de ta vie du jour au lendemain certainement parce qu'il t'avais demandé de le faire. C'est pas les amis qui demande de choisir...” J'ai légèrement grimacé.
 
“Il ne t'a jamais aimé, en fait.” Et pour être honnête, vu ce qu'il s'est passé y a quelques jours il ne va certainement pas l'apprécier plus maintenant.
 
“Il avait 18 ans. Il devait avoir une sacrée bonne manière d'utiliser sa bouche pour te faire faire ce qu'il voulait...” J'ai pouffé de rire.
 
“Même pas. Enfin si. Mais c'est pas ça. C'est juste... J'en sais rien. J'avais envie de le préserver de plein de choses, tu vois ?”
 
“Des choses comme moi ? C'est vexant.” Mais je sais très bien qu'au fond, il n'en a rien à foutre. Parce qu'il sait qui il est et il sait pourquoi les gens ne l'apprécie pas officiellement. Il est très lucide, ce petit Zayn. “J'ai toujours été très agréable avec lui...”
 
“Tu lui as cassé le nez, Zayn.” Il a affiché un faux air outré.
 
“Mais il m'a cassé un doigt !” J'ai pouffé de rire.
 
“C'est toi tout seul, ouais ! T'avais qu'à pas être bourré quand tu t'en ai pris à lui et t'avais qu'à correctement placer tes doigts en lui mettant un coup de poing. Puis on a déjà eu cette conversation un milliard de fois...” Mais on s'est quand même mis à rire.
 
“Qu'est-ce qu'il était con, ma parole.” Mais je secoué la tête ; parce que je pouvais revoir Harry exactement à cette période là et que je ne supportais pas qu'on dise du mal de ce Harry-là.
 
“Non. Il était pas con. Juste... je sais pas.” Mon regard s'est perdu dans le vague, comme si j'étais replongé malgré moi dans le passé. “Il était... super naïf, presque innocent.” Et rien que d'évoquer tout ça, ma gorge se serre, mes yeux se voilent. J'ai bu une gorgée de ma bière pour pouvoir faire passer la boule qui s'était formée dans ma gorge mais ça m'a fait un mal de chien et j'ai eu l'impression de m'écorcher tout l'intérieur.
 
“C'est ça que t'aimais chez lui ?” J'ai hoché la tête et une larme a échappé à ma vigilance. Fais chier. Je l'ai essuyé d'un revers de manche et je n'ai même pas cherché à me cacher. Zayn avait vu tellement pire l'année passée... “Il avait changé sur la fin.”
 
“A cause de moi. J'ai tout détruit.” Zayn a secoué la tête.
 
“Il a grandi, c'est tout. Un jour ou l'autre il aurait compris qu'être amoureux, c'était pas comme dans les films. Tu pouvais pas le préserver de quoi que ce soit. Certainement pas en baisant Layla derrière son dos ou en la présentant à ton père tout en sachant où ça allait te mener.” J'ai lâché un rire nerveux. Et à part ça, c'est pas moi qui ai tout détruit... Puis il a tord en plus.
 
“Je baisais pas Layla dans son dos. C'était... c'était...” Et je n'ai pas pu le dire à haute voix. Personne ne pourrait comprendre ça. Même pas Zayn. On ne pouvait pas expliquer à quelqu'un notre situation parce que même nous, on ne la comprenait pas. J'ai terminé ma bière et je l'ai posé sur la table. “Faut que je rentre. Layla va encore croire que je suis chez toi...” Il s'est mis à rire. Moi aussi. On s'est levé et quand il m'a serré dans ses bras, j'ai réalisé à quel point il m'avait soutenu ces dernières années. Pas toujours de la bonne manière, c'est certain, mais il avait toujours été là et c'était agréable parce que malgré tout, il n'avait jamais tenté de me juger ou de me changer.
 
“J'ai une question pour toi.” Je lui ai souri en attendant qu'il continue. “Si tu pouvais revivre la meilleure période de ta vie encore et encore, laquelle ce serait ?” J'ai ouvert la bouche pour répondre mais il m'en a empêché. “Je veux pas savoir. Juste... Dis-toi que t'as une seconde chance. Ne la fout pas en l'air juste parce que t'as peur. Tu peux pas avoir plus mal que le jour où t'as compris qu'il était mort.” Il a raison et il vient carrément de me balayer. Mais je peux pas admettre un truc comme ça. Pas tout de suite.
 
“Il m'a abandonné.”
 
“Et tu sais pourquoi ?” J'ai hoché la tête sans pour autant lui répondre. Parce que j'ai gâché sa vie. Voilà pourquoi. Parce qu'un jour il s'est perdu dans Londres et qu'il est tombé sur moi. Parce qu'il s'est mis en tête que j'étais le gros lot et que lorsqu'il m'a eu, la désillusion a été complète. Parce qu'il aimait bien la vie qu'on menait mais qu'il méritait mieux et qu'il s'en est rendu compte. Parce que j'ai pas été foutu de me battre pour lui. Alors il est parti. Tout simplement. “Tu devrais le laisser s'expliquer.” J'ai secoué la tête.
 
“Non.”
 
“Pourquoi non ?”
 
“Parce qu'il va me convaincre de tout quitter pour lui. Et je peux pas me laisser convaincre. J'ai pas le droit. Pas maintenant que j'ai un bébé.” Zayn m'a dévisagé un long moment avant de poser une main compréhensive sur mon épaule.
 
“Mais comment t'arrive à ne plus te défoncer avec une vie comme ça, hein ?” Je me suis mis à rire et il a suivi. “Sérieux... J'ai pas de conseil à te donner parce que... Je sais pas. T'as une vie plus pourrie que la mienne et une gamine en plus. Je me serais certainement enfui en Australie à ta place. Ou pendu. Mais je suis un enfoiré de lâche. Pas toi. Alors je sais pas.” J'ai rigolé. C'est pour ça que j'aime Zayn aussi. Parce qu'il ne se prend pas pour quelqu'un d'autre et que malgré toute la merde qu'il prend, il lui arrive d'avoir les pieds sur terre.
 
“Un jour on jouera ma vie au Poker.”
 
“Mais pas tout de suite. Tout de suite, y a ta femme qui va te courir après avec la cuillère en bois parce que t'es encore en retard.” On a éclaté de rire et il m'a serré amicalement contre lui une seconde fois avant que je ne me décide à véritablement partir.
 
 

19 juin 2011

Quand je suis sorti de la douche, j'ai immédiatement rejoint Louis dans son lit. Il avait remis un caleçon et sa serviette mouillée trainait parterre à l'entrée du dressing. Comme d'habitude. Je me suis lové contre son ventre et il a posé le bouquin qu'il était entrain de lire sur ma tête. Il fumait. “Tu repars à qu'elle heure ?”
 
“Quand t'as plus envie de moi.” Il a laissé le livre en équilibre sur ma tête pour venir caresser mon dos de sa main libre.
 
“Tu risques de ne jamais rentrer tu sais...” Mon air ensommeillé a été balayé par un large sourire et les cercles qu'il traçait distraitement dans mon dos me faisaient frissonner. J'aimais être là. Contre lui. Même si parfois, j'avais bien conscience que ce n'était pas assez.
 
“Tu penses que... non rien.” J'ai pensé à haute voix. Erreur fatal quand on s'adresse à Louis Tomlinson.
 
“Quoi ?”
 
“Non, non. Rien.” Il a soupiré – à moins qu'il recrachait la fumée de sa clope, je sais pas trop.
 
“Harry...” Et comme ça peut durer des heures, j'ai craché le morceau sans réfléchir.
 
“Tucroisquonpourraitallerdinerenvilletouslesdeux ?” J'ai à peine articulé et je sens toute son incompréhension me tomber dessus.
 
“Quoi ? Pour une radine de vieux ? Mais de quoi tu parles ?" Mon c½ur battait à mille à l'heure et en plus de ça, il fallait que je répète. Merci bien l'angoisse.
 
“On pourrait aller dîner en ville tous les deux ?” Il y a eu un énorme silence – et bien sur, je savais que j'allais encore me prendre une veste. Celle qui laisse ta dignité sur le trottoir, pour que tout le monde marche dessus.
 
“Tu sais bien qu'avec mes examens, en ce moment, je préfère qu'on se fasse livrer ici.” J'ai haussé les épaules.
 
“T'as pas envie qu'on nous voit tous les deux surtout.” Il a soupiré et j'ai su que j'avais raison. Mais j'ai pas eu le temps d'emballer mon c½ur dans du papier bulle.
 
“Pas dans le resto romantique du coin, non. Et je ne suis pas sur que McDo fasse parti de tes choix premiers.” J'ai soupiré avant de me redresser et de faire tomber son livre. Il a tiré une dernière fois sur sa clope avant de l'écraser dans le cendrier de sa table de chevet. Je devrais y être habitué mais... non. J'obtiens toujours ce que je veux, je le sais. Mais avec Louis, c'est long, ça fait mal, et parfois, c'est juste un mur. Un mur avec une bite.
 
“Je vais rentrer.” Il a soupiré.
 
“T'es vexé ?” Je n'ai rien répondu. “Harry... Tu sais très bien que vis à vis de mes parents, y a des choses que je peux pas faire.”
 
“Pourquoi tu lui présentes pas Layla, alors ? Hein ? T'as qu'à lui présenter et elle sera contente et lui aussi. Et on pourrait faire des trucs tous les deux. En dehors d'ici. Parce qu'il se douterait pas qu'on est plus que des amis.” Il a souri malicieusement.
 
“T'aime pas ce qu'on fait ici ?” Comme un idiot, je me suis mis à rougir.
 
“Si, si... Mais on pourrait le faire après avoir été au cinéma. Ou au restaurant. Si t'as une copine officielle... T'as droit d'avoir des potes avec qui tu sors, non ?”
 
“Et t'as envie d'être l'un de ces potes, c'est ça ?” J'ai hoché la tête.
 
“Juste LE pote, d'accord. Mais oui. J'ai envie.” Il a saisi ma main pour jouer avec mes doigts.
 
“Franchement... Je sais pas si c'est une bonne idée. Layla, c'est pas le genre de fille que je peux présenter à mes parents.” J'ai froncé les sourcils.
 
“Pourquoi tu couches avec elle alors... ?”
 
“Au cas où je n'ai plus le choix. Puis elle est gentille. Et elle fait attention de ne pas me mordre quand elle me fait une fellation.” J'ai de nouveau rougi avant de baisser la tête pendant qu'il était mort de rire.
 
“Désolé, Lou...” J'ai bafouillé en espérant disparaitre mais il a saisi mon menton pour me forcer à le regarder et il m'a volé un baiser.
 
“C'est rien. Mais arrête de chercher des explications à tout. J'aime bien Layla. Et peut être que je la présenterais à mes parents pour qu'ils me foutent la paix. Mais pas tout de suite.” J'ai hoché la tête. “Et puis c'est mieux comme ça.”
 
“Mais à la rentrée moi j'aurais l'université et toi avec ton école... Je pourrais plus venir.” Et j'ai cru qu'il allait me dire que c'était pas grave, que les choses se faisaient et se défaisaient. J'ai cru que mon c½ur allait exploser genre Hiroshima. Mais non. Son expression a changé et son air hautain s'est lentement gommé. Et j'aime le voir sans cet air. Il ne le porte plus quand on couche ensemble, quand il s'inquiète pour moi, quand il a envie que je ne m'énerve pas contre lui parce que j'ai fouillé dans ses affaires et que j'y ai trouvé des choses qui ne me plaisent pas... Et là. Maintenant. Et il est beau quand l'argent de ses parents ne pèse pas sur ses épaules. Encore plus que d'habitude. Parce que c'est le vrai Louis. Celui qui est agréable, prévenant. Celui qui ne se cache pas pour aimer le piano. Celui qui marmonne quand il dort. Celui qui s'apprête à trouver une solution pour qu'on ne soit pas obliger d'arrêter de se voir.
 
“Rappelle-moi où tu vas vivre l'année prochaine ?” J'ai froncé les sourcils.
 
“Bah chez mes parents... Je rentrerais tous les soirs. Ils aimeraient bien que je me trouve un boulot aussi...”
 
“Ce serait pas plus simple que tu aies un appartement ici ?”
 
“Si. Mais mes parents n'ont pas les moyens et moi non plus. Même pas en vendant mon corps.” Il a souri.
 
“Mais moi, je les ai, les moyens.” Même si j'ai froncé les sourcils, mon regard s'est illuminé malgré moi. Non. Non. C'est pas ce que je crois. C'est autre chose.
 
“Et alors ?”
 
“Alors cet appartement là, mes parents y vivent pas. Ça les dérangerait sûrement pas si j'avais des colocataires.” Ah. Des colocataires, pas juste moi. Plusieurs. Lui, moi et d'autres. C'est pas un nous. C'est pas un truc de couple. C'est juste... Lui qui a envie de m'avoir sous la main pour baiser et qui veut toujours pas que ses parents se doutent d'un truc.
 
“Je sais pas.”
 
“Si tu sais. Et t'as envie. Alors quoi ? Ce serait pas plus simple pour toi ? Puis on se verrait tous les jours.” Arguments de choc, je reconnais. Mais là... Je sais pas. J'ai envie. Mais lui et moi. Pas d'autres gens.
 
“C'est qui 'les autres' ?” Il a formé un « oh » avec sa bouche.
 
“Je sais pas. Layla. Zayn.” J'ai éclaté de rire – c'était nerveux, évidemment.
 
“Zayn ? Tu me proposes vraiment Zayn ?” Il a hoché la tête. “Okay.” Et du coup, j'ai quitté le lit et j'ai été chercher mon pantalon – suspendu à son allogène, pourquoi – pour pouvoir l'enfiler.
 
“Quoi encore ?”
 
“Encore ?” J'ai lâché un rire nerveux. “ENCORE ?!” J'ai attrapé mes chaussures et je les ai violemment jeté sur lui. “TU TE FOUS DE MOI ?” Sauf qu'il s'est mis à rire et que ça m'a encore plus énervé. Donc j'ai terminé de m'habiller et juste pour ne pas avoir à m'approcher de lui, j'ai quitté son appartement de merde en chaussette.
 
J'aime pas Zayn. C'est pas que c'est quelqu'un de méchant et de con ou de n'importe quoi d'autre... J'en sais rien. Je ne l'ai jamais vraiment vu. Mais je sais que c'est lui qui fourni Louis avec toutes ces merdes et ça me rend cinglé.
 
Et lui, il veut vivre avec.
 
Autant noter "dealer" sur la sonnette et téléphoner aux flics. Il sait que je veux rien avoir avec tout ça. Il le sait. Et il me propose de vivre avec Zayn. Quel gros con.
 
Et je suis quasiment entrain de me faire à l'idée qu'on ne se verra plus l'année prochaine, devant l'ascenseur, quand j'entends sa porte s'ouvrir. “Bon sang Harry, tu peux pas être moins excessif ?” J'ai fait volte-face et je l'ai vu là, en caleçon avec mes chaussures à la main.
 
“Non ! J'aime pas quand j'ai l'impression que tu te fous de ma gueule. Moi je suis pas Layla ou tes potes à la con. Tu me sors pas ça juste pour voir comment je vais réagir parce que ça t'amuse.”
 
“Ah bon ? Et t'es qui toi, pour réclamer autant de respect ?” La malice dans ses yeux a failli me faire flancher. Il est tellement insupportable quand il fait ça que j'en ai mal au ventre. Il me drague ouvertement pour m'amadouer et j'ai envie de lui jeter d'autre chose sur lui parce que ça marche.
 
“Je suis Harry. Et je ne rerentrerai pas, pas la peine de proposer.” Il a soupiré.
 
“Je sais. Monsieur-j'ai-une-fierté-qui-touche-le-ciel. Bouge pas.” Il a disparu à l'intérieur quelques minutes et il est ressorti avec une sa couette et son bouquin. Et il a claqué la porte.
 
“Mais qu'est-ce que tu fous ?”
 
“Oups.” Mais j'ai bien vu qu'il n'en avait rien à fiche. “J'ai claqué la porte et j'ai laissé mes clés dedans...” Évidement, ça m'a fait rire.
 
“Mais t'es con ou quoi ?”
 
“Tu restes avec moi le temps que la gardienne rentre ?” J'ai levé les yeux au ciel. Puis il s'est assis sur le sol alors je l'ai rejoins. Il nous a transformé en burrito avec la couette et j'ai posé ma tête contre son épaule alors qu'il s'évertuait à coincer son livre à la bonne page. “On va trouver une solution.” J'ai hoché la tête sans répondre avant de fermer les yeux. J'ai beau le détester de tout mon être parfois, je ne suis jamais aussi bien que lorsque je suis contre lui.
 
Et sensé n'être qu'un plan cul.
 
 
12 mais 2014

“J'étais inquiète. C'est tout.” J'ai regardé Layla, complètement déconcerté par sa réponse.
 
“Et alors ? Comment tu faisais avant ? Hein ?”
 
“J'attendais une heure de plus avant d'appeler ton père.” Elle a soupiré. “Écoute Louis, je suis désolée mais il est là maintenant. Il ne va pas partir et...”
 
“Et quoi ?”
 
“Et c'était mieux avant. C'était plus simple quand on était trois. On a toujours mieux fonctionné à trois.” J'ai eu l'impression d'être dans un grenier, de tirer sur le mauvais carton et que tous les autres me tombaient dessus. C'était soudain, presque douloureux et – merde – ça coupait le souffle au point d'avoir envie de hurler pour se dégager les bronches.
 
“Soit plus claire, je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi, Mme Tomlinson.” Elle a baissé la tête avant de se mettre à rougir de honte. Elle m'a fait de la peine et j'étais prêt à m'excuser mais l'autre abruti a choisi ce moment là pour nous rappeler qu'il était aussi dans la cuisine en se raclant la gorge.
 
“Inutile de lui rappeler que vous êtes marier pour la mettre mal à l'aise quand tu sais qu'elle a raison.” Je l'ai fusillé du regard.
 
“Te mêle pas de ça toi.”
 
“Si, je m'en mêle. Vous parlez de moi, devant moi, alors putain si, je m'en mêle.”
 
“T'es un fantôme.” Il a serré les dents avant de me balancer le premier truc qu'il a trouvé à jeter – l'assiette vide de Mia. Je l'ai prise dans la tête et j'étais sur le point de m'emporter quand j'ai vu dans ses yeux à quel point il regrettait son geste. J'ai vu mon Harry. Mon bébé. Celui à qui j'ai appris à se raser. Celui qui s'est démené pour faire de moi quelqu'un de bien – alors j'ai juste frotté mon front. Mon c½ur s'est serré et j'ai eu envie d'escalader le plan de travail pour lui sauter dans les bras. Mais il a cligné des yeux et rompu le contact en allant s'approcher de Layla. “T'approche pas d'elle.” Je l'ai murmuré. Et je m'en fous qu'il touche Layla, je ne veux juste pas qu'elle le touche. Je ne veux pas qu'ils soient de nouveau proches. Mais il m'a souri avant de la serrer contre lui et elle s'est laissée faire.
 
“Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire Louis ? Divorcer ?” Il a ri. “On appelle ton père pour en discuter ?”
 
“Ferme-là.” Il a levé les yeux au ciel.
 
“Me menace pas quand t'as toujours pas les couilles d'assumer quoi que ce soit.” Ça a été à mon tour de baisser la tête. Et plus personne n'a parlé. Layla était pétrifiée dans les bras d'Harry et je fixais mes pieds pendant qu'il caressait tendrement les cheveux de ma femme. Comme avant. Exactement de la même manière qu'avant. Et j'ai réalisé que c'était toujours trop amical pour que ça puisse me blesser. Mais c'est moi qui devrait être à sa place. Ou à la place de Layla. J'ai réalisé qu'en fait, le seul danger, c'était moi. J'étais le seul à l'empêcher de m'approcher. J'étais mon propre obstacle et peu importe la manière dont je m'y prenais, je devrais me trahir moi-même à un moment ou à un autre. Parce que je voulais récupérer Harry – mais j'étais incapable de l'admettre. Alors je me suis mis un premier bâton dans les roues en espérant que ça me fasse flancher.
 
“T'as qu'à emménager ici.” J'ai lentement relevé la tête alors qu'ils s'étaient lâchés l'un et l'autre pour me fixer, profondément perturbé par la phrase que je venais de lâcher sans crier gare.
 
“Quoi ?” La voix d'Harry est plus hésitante qu'autre chose mais elle est teintée d'espoir et ça me brise de l'intérieur. Mais hors de question qu'il pense que ça me fait plaisir. Alors je répète.
 
“T'as qu'à emménager ici.” Je les toise d'un air insolant. “C'est ce que vous voulez, non ? Que tout redevienne comme avant ?” Et le regard de Layla s'est mis à pétiller alors que celui d'Harry m'a jeté des bombes. S'il avait pu me tuer, il l'aurait fait. Parce que c'est ce que ma femme veut. Pas lui. Mais j'ai épousé Layla pour la rendre heureuse, non ? Et il me semble qu'elle veut retrouver l'équilibre d'avant. Alors il faut bien commencer quelque part. Ah. Ah. Ah.
 
“Non.” J'ai souri en entendant toute la rage qu'il tentait de masque – et Layla a cessé d'être aussi contente.
 
“Comment non ? Tu veux pas ? Parce que visiblement, passer du temps avec Mia, t'en as rien à branler. Alors c'est ça que tu veux, non ? Nous baiser comme tu l'as toujours fait ? Parce qu'on te manque quand même un peu, c'est ça ?” Il a serré les poings.
 
“Louis, tu fermes ta grande gueule.” Et même si c'est une menace, je ne peux pas m'arrêter parce que c'est exactement comme ça que ça s'est toujours passé. Lui la tornade, moi le volcan et Layla faisant tampon au milieu. Et j'ai retrouvé cette animosité, cette étincelle qui faisait bouillir mes veines. Comme avec Logan y a quelques semaines. J'aime me battre pour quelque chose et il est clair qu'avec Layla, on est toujours gagnant. Mais pas avec Harry. Et j'aime ça.
 
“Non je la ferme pas. Parce que moi, y a plus personne qui me baisera comme tu le faisais avant. Et le jour où tu toucheras ma femme n'est pas près d'arriver.” Layla a pâli et Harry s'est mis à rire.
 
“Parce que tu crois que j'ai besoin de ta permission pour la toucher ?”
 
“Harry, ça suffit.” La voix de Layla s'est faite ferme mais elle n'a pas osé me regarder. Pas besoin de dessin.
 
“C'était quand ? Quand j'étais au boulot ? Quand j'étais avec Mia ? Quand j'étais endormi dans ma pisse je sais pas trop où ?” Y a eu un lourd silence. Layla était sur le point de pleurer et Harry a plongé son regard dans le mien.
 
“Tu te souviens de ce tu m'as dit sur le mariage ?” J'ai secoué la tête. C'est pas vraiment le moment, là.
 
“Que c'était qu'un putain de bout de papier.” Oh. “Ça n'a pas de sens pour toi, le mariage. Tout le monde le sait. Alors tu peux répéter que Layla est ta femme autant de fois que tu veux, tu sais très bien que maintenant que je suis là, je reprends ma place.”
 
“Va te faire mettre, Harry. C'est pas aussi simple.”
 
“Avec toi, c'est pas simple.” Et il s'est tourné vers Layla pour l'embrasser. J'ai cru qu'elle allait le repousser. J'ai vu son geste, ses mains se poser sur son torse pour l'éloigner – mais elle en a été incapable. Parce qu'un baiser d'Harry, ça ne s'interrompt pas.
 
Et moi, je n'ai pas pu attendre qu'il décide que j'en avais assez vu. Alors je suis sorti en claquant la porte.
 
J'ai été acheter une bouteille de whisky et j'ai regagné notre ancien appartement. Au début, j'ai fixé la bouteille avec l'intention de la vider dans l'évier quand je me serais calmé. Et c'était dur parce que je luttais tellement contre moi-même que je me suis mis à trembler de manière incontrôlée.
 
Puis j'ai reçu un message.
 
SMS d'Harry | J'emménage.
 
J'ai pris la bouteille et j'ai bu au goulot. Quand j'ai estimé que ma tête tournait assez, j'ai rampé jusqu'à la chambre d'Harry et j'ai été m'y coucher. Parce que, malgré tout, c'est l'endroit où je me sens le plus en sécurité au monde.


#WAUfic
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#Posté le lundi 27 janvier 2014 19:18

Modifié le jeudi 27 février 2014 05:41

WAUfic - Chapitre 12

CHAPITRE 12
 
16 mai 2014

Quand mon père a déboulé dans l'appartement, j'ai tout de suite su que les choses allaient mal tourner : c'était déjà une soirée de merde.
 
Je ne sais pas comment il a su pour Harry. Je parierai sur la vieille du rez-de-chaussée parce qu'elle m'a demandé presque 15 fois si j'avais droit de faire venir un nouveau locataire et qu'à chaque fois, je lui avais répondu que je faisais ce que je voulais chez moi. Puis tout à l'heure, Layla est remontée des courses avec Harry et cet espèce de gros con avait dit à la voisine qu'il fallait qu'elle arrête de le faire chier tous les jours parce que maintenant qu'il vivait ici, il fallait mieux qu'ils s'entendent bien.
 
Dans l'heure qui suivait, mon père débarquait.
 
On était à table en plus. Enfin... Façon de parler. J'étais dans le salon devant la télé, Harry était dans la cuisine entrain d'essayer de donner à manger à Mia sous le regard inquisiteur de Layla qui émettait un son super chiant chaque fois qu'il faisait quelque chose de travers – à savoir très souvent. Du coup j'avais monté le son de la télé, Harry s'était mis à me gueuler dessus parce qu'il ne s'entendait plus penser, ça avait fait peur à Mia qui hurlait à la mort et Layla nettoyait en râlant le yaourt qu'elle avait mal déposé sur le comptoir et qui s'était écrasé au sol quand elle avait voulu prendre Mia dans ses bras.
 
Au final, c'est Harry qui avait prit Mia mais il la portait à bout de bras comme une couche sale alors je me suis levé pour aller la récupérer mais il a refusé de me la donner et on s'est de nouveau mis à crier et Mia a continué d'hurler et Layla ne faisait rien à part se retenir de pleurer aussi – alors j'ai pris sur moi. “Tu...” J'ai doucement soupiré. “Ne la porte pas comme ça, Harry. C'est un bébé. Pas le slip sale de Logan.” Il m'a jeté un regard noir.
 
“Je sais. Mais c'est un bébé qui pleure.” Sa voix est agacée mais il s'est retenu de crier. C'est un bon point.
 
“Mais parce qu'elle veut être consolée et que tu lui fais croire qu'elle a la peste...” Il s'est immédiatement radouci, sans pour autant être capable de la porter correctement. Et il l'a déjà tenu plusieurs fois contre lui mais là, il a l'ai complètement perdu. “Est-ce que... Tu me laisses l'installer correctement ?” Harry a hésité un instant mais il a fini par hocher la tête. Je lui ai montré comment tenir Mia et après lui avoir caressé le visage un instant, elle s'est enfin calmée. Avec sa tétine et son doudou, elle s'est blottie contre Harry, complètement épuisée. Et les voir comme ça m'a carrément pris à la gorge. Elle avait l'air encore plus minuscule dans les bras d'Harry.
 
“Mais elle n'a pas fini de manger...” La voix d'Harry était soudainement plus douce, plus apaisée. Il était presque inquiet pour elle.
 
“Elle se réveillera cette nuit si elle a faim.” Et je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. J'avais l'impression que c'était comme avant. Je lui apprenais quelque chose pour qu'il se débrouille quand je ne serais pas là et lui, il se mettait à me regarder avec tant d'admiration que mon c½ur s'envolait lentement. Je l'aimais tellement que j'étais incapable de lui pardonner de m'avoir abandonné et on en arrivait là. Moi j'étais épuisé et lui aussi. Layla aussi, d'ailleurs. Tout le monde était à bout.
 
Et puis au milieu du chaos, il y avait ce genre de moment. Les moments où nos regards se verrouillaient et où on se souvenait à quel point on était incapable de vivre l'un sans l'autre. Les moments où on se rappelait qu'on s'aimait trop pour perdre du temps à se disputer. Les moments où on crevait d'envie de s'embrasser mais qu'il y avait toujours un obstacle qui nous en empêchait – comme la présence de Mia dans les bras d'Harry ou bien le regard de Layla sur nous.
 
C'est là que mon père est arrivé. Pile à ce moment-là. On ne l'a pas entendu rentrer à cause du bordel de la minute d'avant mais lui, il m'a vu regarder Harry comme ça – et je me suis complètement raidi. Fini la minute tendre de la journée ; j'ai de nouveau pris mes distances et Harry a mis un certain temps avant de comprendre pourquoi. “Louis, va coucher Amelia.” Le ton de mon père est sec, cassant. Sans appel.
 
Et j'ai l'intention de m'exécuter pour éviter le massacre mais Harry fait volte face et c'est là que je sais que tout va mal. La première fois qu'ils se sont vus y a quelques semaines, Harry avait volontairement fermé sa bouche, et je pense que c'est parce qu'il avait été plus préoccupé par mon état qu'autre chose, alors que là... Il n'avait aucune raison de se taire. “Bonjour Bradley. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas croisé... comment allez-vous ?” Il y a tellement de sarcasme dans sa voix que je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qu'il sourit.
 
“Ce n'est pas le moment, Harvey.”
 
“En fait, je m'appelle toujours Harry.” Mon père a eu un sale sourire puis il s'est de nouveau tourné vers moi.
 
“Louis. Ta fille.” Et j'ai hoché la tête, complètement bloqué. J'ai avancé vers Harry mais il m'a jeté un regard qui m'a remis à ma place. Et dans ma tête, 'ohmondieuohmondieuohmondieu' résonnait en boucle.
 
“Louis n'est pas votre chien. Il est ici chez lui. Vous n'avez pas d'ordre à lui donner.” Mais mon père l'a ignoré. Et comme j'étais figé et que la situation ne se débloquait pas, Layla s'est avancé vers Harry pour récupérer Mia avant de disparaître. Et je crois qu'elle avait eu raison de faire ça.
 
“Bien.” Mon père sourit parce qu'il a eu ce qu'il voulait et Harry lutte pour ne pas l'insulter. Je sais que mon père et lui ne se sont jamais aimé. Jamais. La première fois qu'ils se sont rencontrés a été un véritable chaos. Et je ne sais pas si c'est un jeu aujourd'hui mais j'ai toujours peur qu'Harry franchisse LA limite. “Maintenant, pourrait-on m'expliquer ce qu'il fiche ici ?”
 
“En fait... C'est parce que...” Et je sais même pas quoi lui dire. Je bafouille, je baisse la tête. “Parce que...”
 
“Parce que quoi ?” Et j'ai tellement l'air d'un con que ça en devient insupportable. Je déteste être sobre quand j'ai à faire à mon père parce que là, je prends conscience que j'ai tout d'un gamin de 3 ans qui pense avoir fait une connerie et à mon âge, y a forcément un problème. 
 
“Harry, tu pourrais nous laisser tous les deux ? S'il te plait.” Et il fait volte face pour me regarder avec toute l'incompréhension du monde placardée sur son visage. Je ne savais pas s'il était étonné par mon ton sincèrement agréable ou si c'était le fait que je refuse qu'il soit là mais il m'a longuement fixé avant de se mettre à rire.
 
“Je crois pas, non.” Mais je ne veux pas qu'il soit là entrain de me voir me faire ridiculiser par mon père. Alors j'insiste.
 
“Juste deux minutes.”
 
“Hors de question.” Ma gorge s'est serrée et j'ai de nouveau baissé la tête. J'ai vraiment l'air d'un débile et je ne supporte pas ça. Je n'ai pas envie qu'Harry voit de quelle manière ma relation avec mon père a évolué parce qu'il va se blâmer pour ça et même si c'est un peu de sa faute... C'est comme ça maintenant. Et je dois reconnaissance à mon père après tout ce qu'il a fait pour moi.
 
“Henry, sort d'ici.”
 
“C'est Harry. Et non, je ne vais pas sortir d'ici. Vous n'allez plus faire la loi maintenant.” Je fixais mes chaussures mais je me doutais bien que mon père affichait un sourire narquois.
 
“Tu n'as pas honte d'être là ? De leur tourner autour après tout ce que tu nous as fait subir ?”
 
“Nous ?” Harry a ri. “Qu'est-ce que vous avez subi, vous ? Je suis certain que vous avez fêté ma disparition.”
 
“Non. J'ai du respect pour les personnes décédées. Même pour les petits cons dans ton genre qui ne se gêne pas pour foutre le chaos dans une vie et disparaitre ensuite. J'ai subi la dégringolade de Louis. Et je n'ai aucun respect pour ceux qui s'en prennent à mes enfants.” Et d'entendre mon père dire ça, ça m'a tellement fait du bien que j'ai failli pleurer. J'ai toujours cru que j'étais un boulet et un secret honteux pour lui. Mais il fallait croire que je m'étais trompé. Et bien sûr, ça n'a pas plu à Harry.
 
“Je ne m'en suis jamais pris à Louis. Et ne faites pas comme si vous étiez un bon père, on sait tous les deux que c'est loin d'être le cas.”
 
“Moi au moins, j'ai toujours été là. Chose que tu ne peux pas prétendre aujourd'hui.” Et Harry ne pouvait pas contrer ça. Et j'ai vu sur son visage à quel point c'était dur à encaisser.
 
“Je suis là maintenant.” Mon c½ur n'a même pas eu le temps de s'emballer parce que mon père a enchaîné.
 
“Mais qui était là quand Louis a cessé de s'alimenter ? Qui était là quand Louis s'est fait arrêter par les autorités ? Qui était là chaque fois qu'il était au bord de l'overdose ou du delirium tremens ? Qui était à son chevet chaque fois qu'il se sentait trop minable de s'être pisser ou vomis dessus ?” D'un côté, j'aurais bien aimé que mon père cesse d'énumérer tout ça parce que j'avais tellement honte que ma gorge était serrée au point que j'avais du mal à respirer. Mais d'un autre côté... je crois que j'étais content qu'Harry l'entende malgré tout. J'étais tellement tiraillé entre les deux que je ne savais même plus ce que je devais faire ou dire. Et Harry encaissait sans rien dire, sans se démonter. “Qui était là pour le remettre à flot et tenter de lui montrer qu'il n'était pas si difficile de vivre sans l'enfoiré qui l'avait abandonné, hein ?” Harry n'a rien répondu. “Certainement pas toi ou son imbécile de femme. C'était moi.” Il y a eu un long silence et comme Harry ne savait pas sur quoi répondre, il a certainement dit le premier truc qui lui passait par la tête.
 
“Layla n'est pas une imbécile.” Ça m'a agacé qu'il prenne sa défense parce qu'en y repensant, elle a surtout passé son temps à téléphoner à mon père pour qu'il vienne lui-même me gérer. Son soutien n'en était pas vraiment un et je crois que mon père ne se trompe pas quand il dit qu'elle n'a pas tenté de me remettre sur les rails. Elle n'a fait que subir alors que j'aurais eu besoin d'un coup de pied au cul.
 
“Non, tu as raison. Ce n'est pas entièrement une imbécile. Elle a épousé quelqu'un de riche et l'a coincé avec un enfant. Elle est assez maligne, en fait.” Harry a serré les dents.
 
“Sortez de chez nous.” J'ai retenu m'a respiration et mon père s'est tourné vers moi avec un de ces regards... J'ai presque eu envie d'aller me cacher derrière Harry. Et je me sentais idiot parce que c'est mon père et que, concrètement, il ne peut rien me faire. Mais c'est vrai qu'il a été là pour moi tout le temps et je l'ai trahi sans y réfléchir deux secondes. Et c'est injuste pour lui. Et je me sens minable.
 
“ C'est chez Louis.”
 
“J'ai emménagé ici. C'est chez moi aussi.”
 
“Est-ce que tu paies le loyer ?” Harry n'a rien répondu. Bien sur que non, il ne paie pas. Il n'en a pas les moyens. “Alors tu n'es pas chez toi.”
 
“Si. C'est mieux pour Mia.” Et c'était juste la phrase de trop : j'ai sincèrement cru que j'allais m'évanouir.
 
“Pardon ?” Le ton de mon père est sérieusement offusqué. Harry s'est tourné vers moi en fronçant les sourcils et je crois qu'il avait pu lire dans mes yeux qu'il avait dit exactement ce qu'il ne fallait pas dire. Et j'aurais dû me reprendre. J'aurais dû arrêter d'agir comme un imbécile. Mais mon père ne m'a pas laissé assez de temps. “Qu'est-ce qu'il a à voir avec Amelia ?” Et ça y est. Sans être capable de l'expliquer : j'ai le déclic. En inspirant profondément, j'ai enfouis toutes les émotions parasites qui m'empêchaient de réagir correctement et j'ai enfin pu regarder mon père dans les yeux. Tant pis pour Harry. Peut-être qu'il méritait de souffrir un peu.
 
“Rien.” Harry s'est posté entre mon père et moi pour être sur que je l'aurais dans mon champ de vision.
 
“Quoi rien ? Tu te fous de moi, j'espère ? Et pourquoi il l'appelle Amelia, déjà ?” J'ai cru qu'Harry allait m'en décoller une – alors j'ai fait un pas en arrière. J'ai fait en sorte de retrouver un contact visuel avec mon père.
 
“Il n'a rien à voir avec Amelia. Mais c'est plus simple qu'il soit là.”
 
“En quoi ?” J'ai haussé les épaules. Bonne question parce qu'en fait, personne ne sait y répondre. C'est vrai quoi, qu'est-ce qu'il fout là ? On n'est des étrangers qui n'arrivons plus à nous comprendre.
 
“Écoute papa, tu veux que j'agisse en adulte alors cesse de m'empêcher de faire mes propres erreurs.”
 
“Tu l'as déjà faite une fois, celle-là.” Son ton est tranchant et tellement froid que je sens tout mon être se figer. “Et je t'avais prévenu, Louis. Je t'avais dit que tu faisais une erreur. Je t'avais dit que tu allais droit dans le mur.”
 
“Layla a besoin d'Harry. Pour se sentir rassurer... Je ne sais pas. Ça lui passera. Mais elle a besoin de lui pour l'instant.” Harry a serré les poings. Et je l'ai senti se raidir avec tellement de rage à côté de moi que j'ai compris que c'était mauvais signe. Et bien sur, mon père insiste.
 
“Et toi, non. C'est ça ?”
 
“Non. J'ai appris à vivre sans lui. Et je suis mieux sans maintenant. Je n'ai pas envie qu'il soit là. Mais Layla oui.” Mon père a souri alors j'ai continué, pour le convaincre toujours plus. “C'était juste mon meilleur pote, il est parti, j'ai plus besoin de lui. Et puis qu'est-ce que tu veux qu'il ait à voir avec ma fille ?” J'ai à peine du le temps de terminer ma phrase que je me suis pris un coup de poing. Mon nez a craqué et la douleur a été tellement vive que j'ai eu un haut-le-c½ur avant de perdre connaissance.
 
 
26 août 2011

Je n'ai jamais été aussi nerveux de toute ma vie. Quand Louis m'a dit qu'on allait passer chez ses parents pour récupérer ses affaires, je lui en ai voulu de me prendre de court. Parce que j'étais habillé comme un paysan qui tentait de se prendre pour un surfer et que la chaleur de l'été ne pouvait pas expliquer mes baskets fluo, mon marcel trop grand, mon short rose à fleurs et mes cheveux dégueulasse complètement en batailles. J'ai supplié Louis de repasser à l'appartement avant mais il m'a dit non et j'ai commencé à râler et lui aussi et on s'est disputé et il m'a lâché un 'avec un peu de chance ils ne seront pas là' mais moi, j'en n'ai pas de la chance. Mes parents ont dû passer un marché avec la vie pour que leur premier enfant se chope toutes les hontes possibles en échange d'une belle maison et d'une situation financière stable. Je ne vois pas comment je pourrais me retrouver dans les pires situations à chaque fois autrement.
 
Alors voilà, je suis complètement angoissé parce que je vais me retrouver chez Louis, dans sa vraie maison, avec ses parents blindés de tunes alors que je serais habillé comme le dernier des pouilleux. Petit plus : Louis tire la tronche parce que je l'ai frappé pendant qu'on se chamaillait. Voilà.
 
Mon c½ur battait à mille à l'heure quand il est rentré dans l'appartement, moi collé à ses basques, et qu'il a crié 'MAMAN JE SUIS LÀ'. J'ai même cru que j'allais m'évanouir – mais comme son père est médecin, je n'avais pas envie que notre premier contact soit un bouche à bouche donc je me suis contenu. Médecin quoi. Chirurgien même. Mon père à moi, il a été boucher avant d'accepter de se reconvertir en fleuriste pour reprendre une affaire qui tenait à c½ur à ma mère. Puis sans parler de la mère de Louis qui est à la tête d'une agence de mannequinat. Mon dieu. Et moi je suis habillé comme ça. “Je vais t'attendre dans la voiture, Lou. Désolé mais je peux pas. Je ne veux pas que leur première impression ce soit ça. Je sais que pour toi c'est pas important parce que t'estime qu'on n'est pas en couple et tout mais je veux pas. Je peux pas.” Et je crois qu'il a senti toute la détresse dans ma voix parce qu'il s'est radoucit. Complètement. J'ai même vu dans ses yeux qu'il s'en voulait un peu.
 
“D'accord. Okay. Vas y.” Je m'attendais à ce qu'il m'embrasse mais en un regard il m'a rappelé qu'il n'était pas gay et j'ai fait un quart de tour pour sortir par là où on était entré.
 
Sauvé.
 
Ah. Ah. Tu parles.
 
Le face à face que j'ai fait avec son père s'est apparenté à une collision. J'ai cru que j'allais pleurer de stress mais ça, c'était avant qu'il ouvre la bouche. “C'est toi le petit enfoiré du quatrième qui passe son temps à nous voler de l'argent pour payer sa drogue ?” La douche froide. Y avait tellement de dédain dans sa voix que j'ai cru qu'il allait me vomir dessus. Au moins, je sais d'où vient l'air supérieur qu'affiche Louis quand il décide d'être un gros con. Et je déteste ce genre de personne. Tellement que je lui rends son regard d'enfoiré. Mais ça ne lui a pas plus...
 
Il m'a attrapé par le col pour me faire de nouveau entrer dans l'appartement et il m'a presque balancé sur le parquet de l'entrée. Je dois faire une tête de moins que lui, facile, et je suis pas le gars le plus musclé du monde alors forcément... C'était pas très dur. Mais je ne suis pas tombé. “Alexandra ! J'ai surpris le fils des Coperfield sortir de l'appartement ! Appelle les flics, y en a ras le bol maintenant.” Et je me suis tellement senti minable que j'ai eu envie de disparaître.
 
“Je suis pas le fils des Coperfield. J'ai—”
 
“Personne ne t'a donné la parole.” Louis et sa mère ont fini par débouler et j'ai même pas été soulagé. Alexandra m'a toisé et Louis a hésité à dire qu'il me connaissait. “Appelle les flics, Alexandra.”
 
“C'est pas le fils des Coperfield. C'est un pote à moi.” Je n'ai pas eu me temps d'être soulagé parce que mon c½ur s'est fendu. Je crois que c'était la première fois que je me prenais une vraie grosse claque. Le genre qui coupe le souffle et qui vous rappelle que la vraie vie, c'est pas Love Actually. Dans la vraie vie, Louis a honte de m'apprécier. Dans la vraie vie, je ne suis rien qu'un pote dont il a l'air de n'avoir rien à foutre. Et ça fait tellement mal que j'en ai des fourmis jusque dans les doigts.
 
“Un... pote ? Qui vole chez nous ?”
 
“Mais il était pas entrain de voler. Il allait chercher un truc dans la voiture parce que je viens prendre mes cartons et qu'il m'aide. C'est tout.” Le ton de Louis est las et j'ai la sensation que ce n'est pas la première fois qu'il est obligé de faire le plaidoyer de l'un de ses 'potes'. Je me demande combien se sont retrouvés dans ma situation avant. Je me demande comment ils ont agit. Je me demande si je suis le seul à vivre tout ça comme un affront.
 
“Il t'aide ? Rassure-moi. Ce n'est pas lui qui emménage avec Layla et toi ?” J'ai soupiré.
 
“Écoutez, je suis là. C'est super impoli de parler de moi en m'ignorant complètement. Et si, c'est moi qui emménage.” Tous les regards ont convergé vers moi et j'ai eu l'impression que la lourdeur du silence qui avait suivit n'était tombée que sur moi.
 
“Et ce n'est pas de l'impolitesse d'être chez les gens sans se présenter à eux ?” J'ai marmonné qu'il ne m'avait pas vraiment laissé l'occasion de le faire et il m'a foudroyé du regard. Alors j'ai soupiré.
 
“Je m'appelle Harry Styles. Enchanté.” J'ai tendu une main vers lui et bien sur, il l'a ignoré.
 
“Je pensais que quand tu parlais d'un ami, tu parlais de quelqu'un que nous connaissions.” J'ai récupérer ma main et serré les dents.
 
“Vous ne connaissez pas tous mes amis, papa.”
 
“Et ton Harrold qui sort de nulle part est un ami, c'est ça ?”
 
“Je m'appelle Harry. Pas Harrold. Et quoi, faut avoir une biographie particulière pour être ami avec votre fils ?” Louis et Alexandra ont retenu leur respiration pendant que Mr. Je Suis Mieux Que Tout Le Monde tournait lentement la tête vers moi.
 
“Excuse-moi ?” Alors j'ai souri pour pouvoir répéter le fond de ma pensée.
 
“Il est de combien le minimum qu'il faudrait que j'ai sur mon compte en banque pour que j'ai droit de fréquenter votre fils ?”
 
“Fréquenter ?” Son air est détaché mais je sens qu'il est tellement crispé à l'intérieur que s'il pouvait m'écraser au sol, il le ferait.
 
“Vous avez très bien entendu.” Et là, il m'a de nouveau ignoré pour reporter son attention sur Louis.
 
“Hors de question qu'il profite de toi en s'installant gratuitement.” Louis a soupiré.
 
“Donc je demande aussi un loyer à Layla, c'est ça ? Tu sais très bien qu'elle ne peut pas.” Et que Louis s'inquiète pour Layla et pas pour moi m'a vraiment heurté. Moi non plus, je ne peux pas.
 
“Pourquoi diable est-ce que tu demanderais un loyer à ta petite amie ? Vous partagez la même chambre !” Et il a dit ça en me fixant. Juste pour pouvoir observer ma réaction. Et comme je me suis lentement décomposé, il a affiché un petit sourire en coin. Ma gorge s'est serrée et j'ai même cru que j'allais étouffer. Le pire c'est que Louis ne l'a pas repris. Donc aux yeux de sa famille, Layla est sa petite amie. C'est douloureux d'en prendre conscience devant tout le monde.
 
“Bon... Tu m'as dit de gérer ça comme je l'entendais alors, laisse moi faire, okay ?” Il a regardé sa montre avant de regarder son fils à nouveau.
 
“Bien. Je passerais voir comment tout ça se déroule d'ici quelques semaines.” Mais j'ai plutôt compris qu'il était pressé et qu'il n'avait plus le temps de trainer pour rien. “Tu es prête Alexandra ?”
 
“Oui, oui.”
 
“Bien. Allons-y.” Et dans les trois minutes qui suivaient, je me retrouvais seul avec Louis dans son immense appartement.
 
“Bon y a que trois cartons alors—”
 
“Parce que tu crois qu'on ne va pas en parler, là ? C'est ça ?” J'ai lâché un rire nerveux.
 
“Je t'avais prévenu pour mon père. Il est un peu strict et—”
 
“Strict ? STRICT ? Mais ah ah ah, Louis. Tu me vois me rouler par terre tellement c'est drôle ? Putain. Mon père à moi, il est strict. Par contre, il n'est pas irrespectueux des personnes qu'il accueille sous son toit.” Louis a levé les yeux au ciel.
 
“C'est rien, c'est bon. Qu'est-ce que tu t'en fous d'abord ?” Et la seconde gifle était là. Moins prévisible. Plus douloureuse.
 
C'est vrai au fond... qu'est-ce que je m'en fous ? Ce ne sont jamais que les parents de Louis. Rien que ça. Pourquoi est-ce que ce serait important pour moi ? C'est juste un plan cul qui m'accueille pour l'année scolaire histoire qu'on puisse continuer de baiser quand ça l'arrange.
 
Puis comme on dit : jamais deux sans trois.
 
Mais la claque qui m'a fait comprendre que j'étais amoureux de Louis m'a fait mal au point que j'ai eu besoin de sortir.
 
Pour lui, cette rencontre n'avait aucune importance parce qu'il estime qu'on n'est rien l'un pour l'autre alors que ça se passe mal ou pas, il s'en fout : il m'aura toujours dans son pieux ce soir. Mais pour moi, c'était bien plus important que ça. Je voulais que sa famille m'apprécie dans le cas où je serais amené à les voir plus souvent. Et j'ai tellement monté mes espoirs que je ne me suis pas rendu compte que je m'attachais trop à Louis. Je n'ai même pas remarqué que je le regardais toujours trop tendrement ou que si je me laissais vite submerger par la colère c'était parce que j'étais jaloux.
 
L'amour n'a rien de soudain. Il est fourbe, insidieux. Il s'installe lentement sans que l'on en ait conscience et il attend son heure. Et lorsqu'on se rend compte qu'on s'est fait avoir, il est déjà trop tard. Il est là et on ne peut plus lutter. On ne peut plus s'en débarrasser.
 
Et je n'avais pas envie d'être amoureux de Louis parce que je savais que ça finirait mal pour moi. Mais c'était trop tard.
 
L'amour n'a rien d'une chute agréable. L'amour c'est un mur. Un mur qu'on se prend de plein fouet parce qu'on ne regardait pas où on courait. Un mur que l'on heurte et qui nous brise de l'intérieur. Un mur dans lequel on s'élance tellement fort qu'on s'y encastre. Et on est là, coincé dans notre mur en essayant de se remettre du choc alors que les briques nous soutiennent le temps de notre convalescence. Sauf qu'on comprend qu'à l'instant où on essaiera de s'éloigner, de sortir de se mur dans lequel on tente de guérir, on s'effondrera sur le sol. Alors on n'a pas d'autre choix que d'accepter sa condition et se battre pour transformer ce mur de brique en quelque chose de plus doux, de plus confortable.
 
Et il est hors de question que je ne remporte pas cette bataille. Je refuse de souffrir parce que je suis amoureux. Je refuse d'être celui qui aura mal parce que je le veux, mon conte de fée. Et je suis assez déterminé et entêté pour l'obtenir. Peu importe ce qu'il me coûtera : j'aurais Louis. Pour moi tout seul.
 
 
16 mai 2014

Quand j'ai rouvert les yeux, il faisait nuit. La douleur dans mon nez me prenait jusque dans les mollets et c'était certainement ça qui m'avait réveillé.
 
J'étais dans ma chambre, sous une tonne de couverture et je n'avais pas particulièrement chaud. J'étais juste confortablement installé. Layla n'était pas en vue et quand j'ai porté une main à mon visage, j'en ai déduis que mon père s'était occupé de moi pendant que j'étais dans les pommes. Tant mieux. J'avais un stipe sur le nez et une sale envie de vomir. Mais je pense que c'est au c½ur que j'avais le plus mal. Parce que si Harry en était arrivé là c'est que je l'avais profondément blessé. Et je ne voulais pas ça. Pas à ce point-là.
 
Alors je me suis levé et en allumant ma lampe de chevet, la porte s'est ouverte à la volée. C'était Harry – comme s'il avait attendu derrière la porte que je montre un signe de vie. Et je m'attendais à voir Layla, pas à lui alors j'ai été pris de court même si c'est lui que je voulais voir. Et il était là, face à moi, la tête baissée. La tension entre nous était tellement dense qu'on aurait pu la découper au couteau.
 
“Il est pas cassé juste fêlé. Et je suis désolé. Je pensais pas que je taperais aussi fort. J'ai pas réussi à me contrôler. Je voulais pas te faire mal, je suis désolé.”
 
“Je sais. C'est moi qui suis désolé.” Il a lentement relevé la tête en m'interrogeant du regard. “J'avais envie de te blesser. Et j'aurais pas dû. Pas comme ça. Je voulais tenir tête à mon père mais j'ai pas réussi et c'est encore toi qui en a fait les frais et...” J'ai soupiré tristement. “Pardon.”
 
On s'est regardé un long moment et j'ai tenté de déchiffrer son expression mais y avait rien à faire, il avait dissimulé sa tristesse et sa lassitude derrière un air parfaitement neutre. Mais je le connais cet air. Je sais qu'il est sur le point d'atteindre sa limite. Et je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. “Bon... Si tout va bien, je vais aller me coucher...”
 
“Où est Layla ?” Il a froncé les sourcils.
 
“Bah... chez Skylar.”
 
“Hein ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle fait là-bas ?”
 
“Tu te souviens pas ?” J'ai d'un affiché un air tellement paumé qu'il n'a pas cherché à comprendre. “Ton père a été super désagréable avec elle. Il l'a fait pleurer et quand il est parti, vous vous êtes disputé parce que tu l'as laissé se faire traiter de merde, en gros, et que t'as pas pris sa défense. Tu lui as dis que si elle n'était pas contente, elle pouvait se casser.” C'est vrai que ça me ressemble mais... ça me parait bizarre que je ne m'en souvienne pas.
 
“Et quoi ? Elle s'est cassée peut-être ?” Il a lentement hoché la tête. “N'importe quoi. Elle l'a jamais fait jusqu'ici.”
 
“Justement, elle a dit que pour une fois, ça te ferait servirait de leçon. Elle a pris Mia et elle est partie.” Oh. Madame se rebelle. Il ne manquait plus que ça.
 
“Et toi ? Tu ne lui as pas couru après, peut-être ?” Il a affiché un air gêné avant de hausser les épaules.
 
“J'ai voulu mais...”
 
“Mais quoi ?” Il a pris une grande inspiration en prenant soin de fuir mon regard.
 
“Tu m'as dit que si je la suivais mon choix serait fait. Alors je suis resté.” Et la scène m'est revenue en tête comme si j'étais percuté par un camion. Je réentends mon père. Les cris. Les menaces de Layla. Je revois Harry se lever quand la porte d'entrée claque et je le revois s'asseoir quand je le menace à mon tour. Pas une hésitation, rien. Il est juste resté.
 
Mon c½ur se serre et je le regarde un long moment sans rien dire. Tellement longtemps qu'il fini par baisser la tête et me tourner le dos pour sortir de la chambre. Et je le laisse faire parce que même si j'ai envie de faire la paix, au moins pour ce soir, il est hors de question que ce soit dans cette chambre. Alors je reste un moment à fixer le vide et quand j'entends la porte de sa chambre de refermer, je prends une grande inspiration – enfin, pas trop forte parce que la douleur dans mon nez est encore trop vive pour que je m'enflamme – et je vais fumer une cigarette pour me donner du courage. Et ça va. J'ai besoin de lui, je le sais. Et j'en ai besoin maintenant.
 
Alors je me dirige tranquillement vers la chambre d'ami – sa chambre maintenant – et puis je rentre sans même frapper parce que j'ai peur qu'il me dise que je ne peux pas rentrer si je demande. Il est déjà couché mais je sais qu'il ne dort pas alors après quelques secondes d'hésitation, je finis par aller m'allonger à côté de lui. Il ne me tourne pas le dos, on est là, face à face. Et c'est douloureux de se dire qu'on a l'air de deux étrangers parce que ça n'aurait pas dû arriver. Pas à ce point-là. Et je suis conscient que c'est de ma faute. Mais tant pis.
 
Le silence qui nous enveloppait était loin d'être lourd mais il n'empêchait pas mon c½ur de battre la chamade. “Je peux te toucher ?” J'ai timidement hoché la tête et il s'est approché pour me prendre dans ses bras. J'ai eu l'impression qu'un feu d'artifice venait d'exploser en moi. Je ne m'étais jamais senti aussi vivant depuis qu'il avait disparu parce que j'avais enfin droit aux retrouvailles dont j'avais tant rêvé. J'ai enfouis ma tête dans son cou pour respirer son odeur alors que ses mains caressaient tendrement mon dos. Et je me sentais à ma place. Enfin. “Tu me manques.” Il murmure ça à mon oreille un peu à la manière d'un secret que l'on doit bien garder et je ferme les yeux en essayant de me souvenir de la dernière fois qu'il m'a tenu comme ça contre lui. Avant. Mais c'est trop loin. Je ne m'en souviens pas. Je me souviens juste de toutes les fois où il n'a pas été là parce que c'est beaucoup plus simple de le blâmer lui que de me blâmer moi. Je me souviens toujours mieux du négatif, de toute façon.
 
“Toi aussi, tu me manques.” Et je me souviens d'avoir vécu ce moment des centaines de fois ; je finissais toujours par me réveiller avec le c½ur en morceaux. “Est-ce que tu vas repartir ?” Il a mis un certain temps avant de répondre. Et c'était trop long. J'avais peur qu'il ne m'échappe et que j'ouvre les yeux à nouveau. Mais il a fini par me forcer à prendre du recul pour pouvoir me regarder. Et j'ai dû lutter intérieurement pour ne pas baisser les yeux.
 
“Je sais que tu n'as plus confiance en moi. Et c'est normal.” Il a tendrement caressé ma joue du dos de ses doigts. “Mais je te promets que je ne partirais plus.” C'était peut-être des paroles en l'air mais elles m'ont tellement rassuré que j'ai failli pleurer de soulagement. “On va essayer de repartir sur de bonnes bases.” Et je me suis crispé malgré moi.
 
“Mais quelles bases, Harry ? T'étais juste un plan cul et je ne saurais même pas dire quand et comment je suis tombé amoureux de toi. Je n'en sais rien. Et un jour tu m'as dit que tu ne voulais plus de Layla. Et tu as disparu.” Il était incapable de dissimuler toute la douleur que son c½ur serré reflétait dans ses yeux. Tout comme j'étais incapable d'empêcher ma voix de se briser.
 
“Okay. Alors on va tout reprendre de zéro. Ça va aller maintenant.” J'ai secoué la tête avant de complètement me détacher de lui pour pouvoir me redresser.
 
“On ne s'est jamais entendu, Harry ! On n'a jamais été foutu de s'entendre correctement plus de deux jours ! C'est grâce à Layla si on a tenu aussi longtemps sans s'entretuer !” Il a soupiré avant de se relever aussi. Il a ramené ses genoux contre sa poitrine avant de poser sa tête dessus et de fixer un point imaginaire droit devant lui.
 
“Justement, on n'a jamais essayé de s'entendre et de faire des concessions parce qu'on savait qu'elle était là.” Sa voix est faible et je sais que je suis entrain de le perdre pour de vrai. Je sais qu'il ne supportera pas Layla si c'est pour souffrir à la fin. Je sais que je n'ai pas droit de le garder pour moi et de l'empêcher de rencontrer quelqu'un d'autre si jamais ce n'est pas lui que je choisis. Je n'ai pas le droit de lui faire mal à ce point-là.
 
“On pourrait essayer.” Il a haussé les épaules – et mon c½ur a loupé un battement à cause du trop eu d'enthousiasme.
 
“C'est pas suffisant, Louis. Je ne veux pas juste essayer. Je veux réussir. Mais toi tu es marié et t'as clairement pas l'intention de divorcer. Alors je perds mon temps ici.” Et qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? Rien du tout. Parce que même si j'avais envie de lui dire qu'il avait tord, je ne me voyais pas dire à Layla que je demandais le divorce. C'était trop injuste pour elle. Au moins autant que ça l'était pour Harry et pour moi. Et je ne pouvais pas faire de choix. Je ne pouvais pas.
 
“Mais tu l'aimes bien, Layla ?”
 
“Raaaah ! MAIS PUTAIN LOUIS ! C'EST PAS LA QUESTION !” J'ai presque sursauté et j'ai cru qu'il allait s'arracher les cheveux. Il s'est finalement tourné vers moi et ses yeux brillaient beaucoup trop à mon goût. “Tu veux pas comprendre ! Tu comprends toujours que ce qui t'arrange !”
 
“Alors explique moi. Dis-moi.”
 
“Je l'ai jamais aimé Layla ! Jamais ! Je me suis juste dit que ça finirait pas te ronger au moins autant que ça me rongeait moi ! Je me suis dit que si j'avais l'air plus attaché à elle qu'à toi, tu finirais par en avoir assez et que tu l'écarterais !” Je me suis pris une claque. “Sauf que toi, ça t'arrangeait bien qu'on baise une fois de temps en temps parce que comme ça, tu pouvais la garder et n'avoir aucun vrai problème avec ton connard de père !”
 
“Oh...” Et je vois qu'il attend une autre réaction de ma part mais rien ne vient. Parce que je n'ai rien à ajouter.
 
“C'est tout ce que tu trouves à dire ?”
 
“Oui.” Il a lâché un rire nerveux avant de se lever.
 
“T'es toujours aussi con, Louis ! Putain mais qu'est-ce que j'ai cru moi ?” Il s'est dirigé vers la commode et il a commencé à sortir ses affaires. Mon c½ur s'est mis à battre la chamade. Non, non, non. Pas encore. Non. Non. NON.
 
“Qu'est-ce que tu fais ?”
 
“Je rentre chez moi. T'as raison, on n'y arrivera jamais. On ne s'entend pas sans Layla.” Et il me dit ça sur le ton du reproche. J'ai tellement mal sur l'instant que le seul moyen que je trouve pour ne plus avoir mal, c'est laisser parler mon c½ur.
 
“On va essayer. On va essayer et on va réussir.” Il a soupiré et comme s'il avait déjà entendu ça des centaines de fois, il n'a même pas arrêté ce qu'il était entrain de faire. Mais je devais le convaincre de ne pas me quitter parce que j'allais mourir. Je ne pouvais pas le perdre encore une fois. Je n'y survivrais pas. Alors je me suis levé aussi et j'ai été le rejoindre pour lui faire lâcher tout ce qu'il tenait dans ses mains. “J'ai dit qu'on allait réussir, Harry.” Et pour sceller la promesse que je venais de lui faire, je me suis mis sur la pointe des pieds pour pouvoir l'embrasser jusqu'à n'avoir plus de souffle. Mes mains s'étaient accrochées à ses cheveux alors que les siennes avaient lentement glissé sous mon t-shirt. Et j'aurais voulu rattraper le temps perdu mais mon nez me lançait beaucoup trop pour laisser la passion prendre le dessus. Alors j'ai laissé l'air regagner mes poumons en me détachant lentement de lui.
 
“Tu ne vas pas m'abandonner au premier échec ?” J'ai secoué la tête.
 
“Ni au deuxième ou au troisième. Mais tu dois me promettre de ne plus partir.” Il a soupiré avant d'hocher la tête. “On va trouver une solution.” Il a de nouveau pressé ses lèvres contre les miennes avant de me blottir contre lui.
 
Et j'ai su que j'allais droit dans le mur parce que j'avais envie de réussir avec lui au moins autant que je serais incapable de décevoir mon père en le trahissant après tout ce qu'il avait fait pour moi ou de faire de la peine à Layla en demandant le divorce.  
 
Mais c'était trop tard maintenant.
 
Alors j'allais avancer au jour le jour en espérant que la vie ferait les choix pour moi. Et que personne ne serait blessé.


#WAUfic 
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#Posté le samedi 15 février 2014 17:07

Modifié le vendredi 28 février 2014 07:31

WAUfic - Chapitre 13

CHAPITRE 13
 


20 mai 2014

“Tu as tout noté ?” La voix de Layla est loin d'être rassurée. Et je la trouve presque mignonne.
 
“Oui.”
 
“Si tu as un problème, tu appelles ta mère, d'accord. Et je me dépêcherais de rentrer. Les médicaments sont dans son panier en osier, sur la table à langer. Mais tu lis la notice si y a quoi que ce soit. Elle—” J'ai soupiré et ça l'a stoppé net dans son discours. “Excuse-moi. C'est la première fois que je pars aussi longtemps.”
 
“Tu pars seulement 3 jours, Layla. C'est rien. Et c'est ma fille aussi. Je sais en prendre soin.” Elle a hoché la tête.
 
“Je sais, je sais. Mais je pourrais ne pas y aller aussi...”
 
“Oh... Layla.” J'ai soupiré avant de l'attirer contre moi pour la prendre dans mes bras. “Mais ça fait des années que tu bosses pour cette tournée et quand t'as enfin la possibilité d'avoir accès au stage qui va certainement t'y trouver une place, tu te défiles ?” Elle a passé ses bras autour de mon cou et ses mains se sont lentement accrochées à mes cheveux. “Tu ne penses jamais à toi et c'est injuste. Alors pour une fois que tu as l'occasion de faire ce dont tu rêves, t'as pas à te priver.” J'ai tendrement saisi son visage entre mes mains et pressé mes lèvres sur les siennes. Derrière moi, j'ai entendu une fausse toux complètement raté et mon c½ur a loupé un battement pendant que je hurlais intérieurement à Harry de ne pas m'en vouloir. Je me suis détaché d'elle un peu brusquement mais elle m'a souri.
 
“Tu as raison.”
 
 “Et je t'en verrais des messages à midi et le soir. D'accord ? Tu appelles dès que tu as un moment et si jamais ça ne répond pas, c'est parce qu'on n'a pas entendu, pas parce qu'on est aux urgences. Tout va bien se passer.”
 
“D'accord.” Elle a eu l'air de se détendre et ça m'a soulagé. “D'accord. Ça va aller.”
 
“Oui.”
 
“Bon... Mon taxi m'attend alors.” Elle m'a de nouveau embrassé mais j'ai laissé mes bras le long de mon corps. Puis elle s'est approché d'Harry qui tenait Mia dans ses bras et les as tous les deux embrassés aussi ; sur la joue, bien sur. Et puis elle a traîné encore un peu avant de définitivement partir.
 
Puis on s'est retrouvé tout seul avec Mia et je crois que j'ai eu peur. C'est la première fois qu'on est seul depuis notre conversation et c'est la première fois qu'on va voir si on est capable de s'entendre plus d'une journée sans se disputer et jusqu'ici, on a plutôt été en échec.
 
Du coup, on est resté un long moment en silence, comme s'il savait lui aussi que ces trois jours seuls étaient décisifs. C'est Mia qui nous a sorti de notre torpeur en babillant légèrement. Harry a reporté son attention sur elle alors que j'étais incapable de le quitter des yeux. Il lui a fait quelques chatouilles et comme ça, parfaitement naturellement, il m'a sorti le truc le plus débile du monde. “On pourrait en profiter pour aller chez mes parents ? Ils ne l'ont pas vu depuis mon anniversaire.” J'ai attendu qu'il se mette à rire ou un truc dans le genre mais non, il a relevé la tête, planté son regard dans le mien avec un sourire aussi adorable que confiant et il a argumenté. “Ma mère n'arrête pas de me tanner pour la revoir.” J'ai failli lui demander s'il se foutait de ma gueule mais on était sensé essayer de s'entendre alors j'ai tourné ma langue plusieurs fois dans ma bouche.
 
“Tu peux l'y emmener si tu veux.” Il a froncé les sourcils.
 
“Moi ? Tout seul ?”
 
“Oui, toi tout seul.” J'ai vu les muscles de sa mâchoire se serrer mais il a inspiré profondément. On a visiblement évité deux engueulades en moins d'une minute et je ne sais pas si c'est bien qu'on y soit parvenu ou si ça fait peur de se dire qu'à peine tout seul, on soit déjà entrain de lutter.
 
“Pourquoi j'irais tout seul ?”
 
“Parce qu'aux yeux de ta famille je suis qu'un enfoiré, Harry ! Hors de question que je me retrouve avec eux pour—”
 
“Parce que je suis quoi, moi, aux yeux de ta famille ?” Silence. Il marque un sacré point. Je passe une main dans mes cheveux pour me convaincre moi-même et puis finalement, non. Je me dégonfle parce que tout le monde le sais, je suis un lâche.
 
“Sauf que toi, t'as toujours été franc avec ma famille et que c'est réciproque, tu les aime pas non plus.” Il soupire un moment et finalement, il me tourne le dos pour aller déposer Mia dans son parc.
 
“T'as jamais été franc avec ma famille ?” Et s'il me tourne le dos en me posant cette question, c'est parce qu'il ne veut pas que je lise la peine sur son visage. Mais je l'entends dans sa voix parce qu'il a la gorge serrée.
 
“Vis à vis de Layla, non. Et tu l'as toujours su.”
 
“Mais ils s'en fichent de Layla.” Je le regardais caresser tendrement la joue de Mia et chercher sa tétine, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Et je me demandais à quel moment mon bébé était devenu un adulte. À quel moment j'avais été incapable de le protéger de moi-même pour qu'il grandisse comme ça ?
 
Il a fini par se tourner vers moi. “Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui va pas ?” Il a baissé les yeux.
 
“T'étais pas franc avec eux dans quel sens, Louis ?” Il a marmonné ça dans un ton à peine audible et quand j'ai enfin percuté, mon c½ur s'est soulevé.
 
“Oh Harry, non. Pas comme ça ! J'ai jamais menti sur ce que je ressentais pour toi. J'ai jamais feint d'être heureux avec toi... C'est juste... Ils doivent penser que oui. Parce que j'ai épousé une amie à nous et que...” Je soupire. “C'est pas parce que j'ai dit de la merde à la télévision que ça annulait tout ce que j'avais dit avant.” Il a relevé la tête.
 
“Je sais.”
 
“Non, tu sais pas. Parce que sinon, on n'en serait pas là aujourd'hui.”
 
“Je le sais. Je m'en suis rendu compte trop tard... J'étais déjà embourbé dans tous mes mensonges. C'est tout.” Je soupire doucement.
 
“Alors quoi, si j'étais pas venu chez toi avec Mia, toute ma vie j'aurais cru que t'étais mort ?” Il s'est mordu l'intérieur des joues.
 
“Oui.” J'ai retenu ma respiration et quand il s'est approché de moi, j'ai eu un mouvement de recul. “Je peux ? S'il te plait.” J'ai soufflé avant d'hocher la tête et il a anéanti les dernières distances qui nous séparaient en m'entourant de ses bras. Ma tête est venue se nicher dans son cou et ses doigts ont trouvé le chemin de mon dos, sous mon t-shirt. “Je sais que t'es marié maintenant, j'ai compris. Mais j'ai droit d'espérer que les choses vont évoluer, non ?”
 
“Oui. Mais on n'est même pas vraiment réconcilié...” Il m'a un peu plus serré contre lui.
 
“D'accord.” Ses doigts sur ma peau me font tellement de bien que je n'ai pas envie que cet instant s'arrête. “T'es toujours fâché pour le baiser ?” Il est hésitant et même si je suis bien dans ses bras et que je n'ai pas l'intention d'en bouger, je hoche la tête.
 
“Toujours.” Il soupire.
 
“Mais au moins t'as vu que ça faisait mal !” Cette fois-ci, je me suis détaché de lui.
 
“Sauf que c'est ma femme maintenant. Donc si tu pouvais avoir un peu de respect pour moi, ce serait quand même plus agréable.” Il a secoué la tête. “Comment ça, non ?”
 
“C'est toi qui parle de respect ? Mais tu t'es regardé ou quoi ?” J'ai fortement soupiré. “Je l'embrasserai plus, c'est d'accord. Mais crois pas que je vais être le laissé pour compte et que tu vas te servir de ton mariage pour profiter de nous deux. Je l'aime pas et c'est encore pire maintenant, mais si toi ça te dérange pas de nous avoir tous les deux, alors ce sera pareil pour moi. On est sur un pied d'égalité, non ? C'est toi qui n'arrêtait pas de le dire.” J'ai serré les dents parce qu'il retourne contre moi des trucs que j'ai dit avant qu'il ne meure et maintenant, j'ai plus du tout envie que ça se passe comme ça.
 
“Je ne suis pas d'accord. Je préfèrerais que tu l'embrasses plutôt que tu couches avec elle.”
 
“Certainement pas.” J'ai froncé les sourcils.
 
“Et qu'est-ce que ça change ? C'est carrément pire, steuplais !” Mais il a secoué la tête, l'air vraiment confiant.
 
“Ça change que moi, je ne vais pas faire des promesses avec ma bouche et les trahir avec cette même bouche quelques heures plus tard.” Et il m'aurait poussé dans le vide, la sensation aurait été la même. Mon c½ur me remonte dans la gorge et j'ai l'impression que tous mes os se brisent à l'arrivée.
 
“Oh.” Il a soupiré.
 
“Quoi ?”
 
“Rien... C'est juste... J'avais pas vu ça comme ça.” Il a haussé les épaules.
 
“Et bien maintenant tu sais ce que ça veut dire pour moi.” Et là, il vient de passer une corde autour de mon cou. Je le sais. Et cette corde va se resserrer chaque fois que j'embrasserais Layla. Jusqu'au jour où je ne pourrais plus respirer.
 
Il a recommencé.
 
Il m'a mis une idée en tête. Une idée qui va m'obséder au point que ce sera la seule chose en laquelle je croirais et que j'aurais de plus en plus de mal à la trahir. Une idée qui va me ronger encore et encore. Jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut. Et je déteste cette situation au moins autant que je l'adore parce que Layla est ma femme et que c'est bien plus compliqué qu'il ne veut le croire mais c'est comme avant. Exactement comme avant. Alors j'ai souri. “Mais quand je t'embrasse toi, alors, je trahi les promesses que j'ai faite à l'église. Avec ma bouche.” Il a plissé les yeux, cherchant certainement à savoir si je me moquais de lui ou non.
 
“Et alors ?”
 
“Et bien... Pourquoi j'aurais droit de la trahir elle et pas toi ?”
 
“Parce que les promesses qu'on fait pour avoir la paix, elles ne comptent pas. Les promesses qu'on fait parce qu'on pense ne pas avoir le choix, elles ne comptent pas non plus.” Je l'ai fixé un moment, comme si ce n'était pas suffisant, alors il a rajouté le coup de grâce. “Parce que moi, tu m'aimes pour de vrai.” J'ai carrément été balayé par ses propos, complètement baladé à l'autre bout de la pièce et j'avais dû me couper le souffle en tombant parce que je manquais d'air. Je suis devenu rouge et j'ai baissé la tête. “C'est pas parce que tu me l'as pas dit ce jour-là que je sais pas que c'est vrai.” Et là c'est trop. J'ai pas envie de l'entendre. On n'en a jamais parlé et je veux pas.
 
“Arrête.”
 
“J'ai vu tous les messages que tu m'as envoyé avant que je fasse résilier ma ligne, tu sais.” Mes poings se serrent, mon c½ur bat tellement fort que je l'entends raisonner dans toute ma tête.
 
“Tais-toi.”
 
“Je sais ce que tu penses vraiment de Layla. Je l'ai lu.”
 
“LA FERME !” Et je l'ai violemment poussé avant de disparaître dans la salle de bain pour espérer me calmer sans qu'on ne se dispute pour de vrai.
 
 
15 septembre 2011
 
J'ai les mains moites, le c½ur battant. Mon cerveau est complètement engourdi par la peur et je ne comprends même pas pourquoi je suis tétanisé à ce point-là. Ma mère serre ma main et la caresse avec son pouce pendant que mon père discute avec Logan à l'autre bout de la pièce. “J'ai pas envie d'y aller, maman.” Elle a affiché une moue embêtée et elle a caressé mon visage de sa main libre.
 
“Tout va bien se passer, mon ange.”
 
“Mais c'est ce qu'on a dit à tata et elle ne s'est jamais réveillée. J'ai pas envie qu'on m'endorme pour m'arracher des dents. En plus ça fait super mal.” J'ai vu le regard de mon père se voiler au loin, parce que j'avais évoqué sa s½ur dans cet hôpital et que personne ne s'était vraiment remis de son décès.
 
“Harry, c'est juste—” La porte de la chambre s'est ouverte à la volée et quand j'ai vu Louis débouler à fond de balle, mon c½ur a fait un bond. Il est là. Il est là, devant mes parents. Il est là. Il vient d'éviter qu'on finisse tous en larme et il est là.
 
“J'ai cru que j'arriverais jamais ! J'étais en retard et l'autre imbécile du standard voulais pas me donner le numéro de ta chambre alors...” Il s'est penché sur moi pour embrasser mes lèvres et je crois qu'en prenant ses distances, il a embarqué avec lui tout mon stress. “J'ai cru que j'allais pas te voir avant que t'aille au bl—oh.” Je crois que c'est à peu près là qu'il a compris qu'il n'était pas tout seul. Mes parents et mon petit frère le dévisageaient en silence et lui, il a perdu toutes ses couleurs. C'est vrai qu'il n'y aurait dû y avoir personne mais ils sont tous restés au dernier moment. “Hum... Bonjour.” C'est la première fois qu'il voit mes parents et je sais très bien que ça n'aurait jamais dû arriver. Il me l'a dit un million de fois qu'il ne voulait pas voir ma famille parce que ça rendrait les choses réelle et que ça deviendrait trop compliqué.
 
“Bonjour.” Mon père a été le premier à s'approcher pour lui serrer la main et ma mère en a fait autant dans la seconde qui suivait. Elle avait les yeux qui pétillaient et son sourire en disant long sur la joie qu'elle éprouvait d'être restée ici.
 
“C'est pour ça que tu voulais qu'on se casse ? Hein ? Tu voulais même pas nous le présenter !” Je me suis senti bouillir à l'intérieur.
 
“La ferme Logan.” Il a pouffé de rire et notre père lui a mis une tape derrière la tête. Puis il y a eu un silence et Louis a été... Louis.
 
“Bon et bien... Je suis Louis. Le petit ami d'Harry. Il m'a beaucoup parlé de vous, je suis content de vous rencontrer enfin.” Mon c½ur s'est carrément envolé et je n'avais plus peur d'aller me faire opérer, juste peur qu'il ne soit pas là à mon réveil. J'ai affiché un large sourire et il a passé une main dans mes cheveux, plus pour se rassurer qu'autre chose, je suppose. Mais j'aurais voulu que cet instant dure encore.
 
“Il nous a aussi beaucoup parlé de toi. On était curieux de te rencontrer et de savoir avec qui il vivait parce que...”
 
“Ma mère veut dire qu'on pensait que tu te foutais de sa gueule.”
 
“Logan !” Cette fois-ci, c'est mes parents qui l'ont repris en c½ur. J'ai toujours su que mon frère était un gros boulet et chieur mais franchement là, c'est carrément la honte.
 
“Maman, fait le sortir, steuplais. Il fout trop la honte.” Logan s'est mis à rire et Louis a continué de caresser mes cheveux. Il avait l'air complètement imperturbable et il n'avait même pas l'air d'un gosse de riche hautain. J'avais l'impression qu'il était vraiment content d'être là, de rencontrer mes parents... Et c'était bizarre.
 
“Pourquoi est-ce que je me serais moqué de lui ?” J'ai levé les yeux vers lui et je me suis redressé.
 
“Non mais c'est juste que—”
 
“Il nous a dit que tu voulais pas nous rencontrer parce que c'était trop officiel. Et comme t'es blindé de tune...”
 
“Logan ! Dehors !” Mais ni mon père ni ma mère ne m'ont soutenu. Ils regardaient tous les deux Louis et attendaient qu'il réponde à ça. Et Louis a affiché un sourire confiant.
 
“Si j'avais écouté Harry, il m'aurait présenté à vous le lendemain de notre premier baiser alors...” Il m'a regardé tellement tendrement que j'ai cru fondre. Et c'était sincère. Comment il arrivait à faire ça ? Comment en un seul regard, il arrivait à me montrer à quel point il tenait à moi alors qu'il était incapable de le montrer au quotidien ? Ou de le dire, tout simplement. Mais ce regard me confirmait que je ne faisait pas fausse route en croyant qu'un jour, ce serait juste lui et moi. “J'aurais préféré attendre encore un peu, qu'il soit vraiment sur que c'était sérieux. Mais... Enfin vous êtes là.“ Il a souri. Et je sais que c'est pas ça la vraie raison, mais ça convient parfaitement à mes parents parce qu'ils se détendent. Je ne sais pas si je lui en veux d'avoir menti ou alors si je le remercie d'avoir fait en sorte que mes parents n'aient pas une mauvaise impression de lui.
 
“Et bien nous sommes content de faire ta connaissance, alors.” Louis a souri. “Et c'est très gentil d'être venu le soutenir.” Et il a marqué tellement de points auprès de ma mère en quelques secondes que je suis surpris. Parce que franchement, avec ce que je racontais, c'était la première à me dire de me méfier.
 
“Je lui avais dit que j'essaierai de venir alors... Me voilà. Et d'ailleurs, je pourrais le ramener, tout à l'heure.”
 
“Ah oui ? Ça nous arrangerait beaucoup ! On pourrait ouvrir la boutique comme ça.”
 
“Oui, oui. Je suis venu en voiture exprès.” Mon c½ur s'est gonflé de fierté et j'ai souri à m'en faire mal à la mâchoire. Il est venu rien que pour moi. Et en voiture pour pouvoir me ramener chez nous. Juste pour moi.
 
“Trop naze ! Ça veut dire que je vais pas le voir avec une gueule de hamster !” J'ai affiché un air super blasé.
 
“Un jour faudra m'expliquer pourquoi vous avez voulu un deuxième enfant...” Mon père a ri.
 
“On pensait qu'on pourrait faire mieux que le premier mais visiblement y a un problème d'ADN.” Et tout le monde s'est mis à rire. Sauf moi. Mon père qui me casse devant Louis. Super. J'ai déjà du mal à me faire passer pour un mec sérieux alors là, j'ai juste l'air d'un gros guignol.
 
Mon calvaire finit rapidement parce qu'on vient me chercher pour le bloc dans les 30 secondes qui suivent. Je me fais opérer des dents de sagesse et vu tout ce que j'ai entendu autour de moi, j'ai déjà établi un plan pour m'enfuir du bloc avant qu'on m'endorme complètement. Enfin... C'était avant que Louis embrasse mes lèvres et me murmure qu'il serait là à mon réveil.
 
 
20 mai 2014
 
“Louis... Ouvre, s'il te plait.”
 
“Dégage.” Mais je l'ai entendu s'adosser au mur en face de la porte de la salle de bain.
 
“Je suis désolé, j'aurais pas dû me servir de ça contre toi.”
 
“T'es même pas désolé. Casse-toi, j'ai dit.” Mais je l'ai entendu pouffer de rire et ça m'a encore plus agacé. “Pars.”
 
“Non, je vais pas partir. Pas tant que tu m'auras pas pardonné.”
 
“Ça risque de durer des années.”
 
“C'est pas grave, c'est moi qui suis du bon côté de la porte.” Et malgré mon état de nerf, il m'a arraché un sourire. Et je le déteste pour ça. Je ne veux pas qu'il me fasse sourire après ce qu'il vient de me rappeler. C'est trop douloureux. Moi aussi je sais ce que j'ai dit sur Layla et je m'en veux. J'ai été odieux avec elle et j'ai du mal à me regarder dans le miroir, parfois. Je crois même que c'est pour ça que je buvais, certain soir. Pour oublier que j'étais un enfoiré. “J'ai voulu te rappeler, tu sais. Dès que je me suis réveillé.”
 
“Non, non, non.” Je sais qu'il n'entend pas mes murmures mais je ne veux pas savoir, je ne veux pas qu'on en reparle. Je ne veux plus me souvenir de ce que j'ai ressenti ces jours-là.
 
“Mais j'avais perdu mon portable dans l'accident. Et je ne connaissais pas ton numéro par c½ur. Alors j'ai du attendre que toi, tu te manifestes.” Il a marqué une pause et j'ai entendu qu'il déglutissait difficilement. “Mais t'es jamais arrivé, Louis. Jamais. Au lieu de ça, je t'ai vu à la télévision parler de ta petite amie et j'ai compris que ça t'arrangeait bien que j'ai crevé dans cette foutue explosion !” Il y a tellement de ranc½ur et de douleur dans sa voix que mon c½ur se déchire complètement. “Ça t'arrangeait tellement que t'as pas essayé de me chercher ! T'as mis 4 jours à téléphoner à mes parents !” J'ai ouvert la porte de la salle de bain et même s'il continuerait de répéter le nombre de jour que j'avais passé à lutter pour me remettre du choc, j'ai plaqué mes lèvres contre les siennes. Et il a tenté de me repousser plusieurs fois mais finalement, ses mains sont venues encadrer mon visage et on a échangé le baiser le plus désordonné et passionné du monde. J'étais à bout de souffle mais je ne pouvais pas quitter ses lèvres. Mes mains parcouraient son dos, son torse, à une vitesse folle et quand elles ont trouvé le chemin de sa peau, alors son t-shirt n'a pas mis longtemps à finir sur le sol. Mon c½ur battait trop vite pour que je sois capable de penser à quoi que ce soit et ses lèvres avaient fini par quitter les miennes mais uniquement pour couvrir ma peau de baisers. Je me sentais fiévreux et bien à la fois. Je tremblais tellement que j'avais du mal à marcher jusqu'à sa chambre mais il était encore plus en difficulté que moi. On s'est retrouvé sur son lit je ne sais par quel moyen et c'est quand il a essayé d'échapper à quelques baisers que je déposais sur son cou, à la naissance de son épaule que j'ai pris quelques distances pour pouvoir le regarder. “Qu'est-ce qu'il y a ?” On était hors d'haleine et même si son regard brûlait de désir, il y avait quelque chose d'autre, dedans. Et c'est quand j'ai baissé les yeux que j'ai compris. “Bon sang mais qu'est-ce que c'est ?” J'ai tendu mes doigts vers ce qui semblait être une large cicatrice, mais il a eu un mouvement de recul.
 
“Non.” Il m'a poussé pour se lever et il a immédiatement été renfiler un t-shirt.
 
“Qu'est-ce que c'est ?” Il me tournait le dos et c'était presque insupportable de ne pas pouvoir le regarder à ce moment-là.
 
“Un souvenir du jour dont t'as pas envie de parler.” Mon c½ur a loupé un battement et j'essaie de m'imaginer la taille de la brûlure mais je n'avais pas vu son épaule assez longtemps. Je me souvenais juste que c'était gros. “On devrait pas laisser Mia toute seule trop longtemps.” Et sans se retourner, il a quitté la chambre en me laissant là, tout seul.
 
Et pour la première fois depuis sa mort, je me rendais compte que celui qui avait abandonner l'autre, c'était moi.


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#Posté le jeudi 27 février 2014 15:52

Modifié le vendredi 07 mars 2014 04:28

WAUfic - Journal de Layla (3)

JOURNAL DE LAYLA.
 
Hey Harry... 
 
Je sais que je ne t'écris pas souvent mais je n'arrive pas à savoir si ça me fait du bien ou si ça me fait encore plus de mal. Je n'aime pas me souvenir que tu n'es pas là. Même si Louis me le rappelle tous les jours. Pas forcément ouvertement mais si tu le voyais... bon sang. Il ne va pas bien du tout. Et je crois que ça lui plait d'être dans cet état. Je crois qu'il pense que c'est une chouette punition. J'en sais rien... c'est compliqué. 
 
Mais c'est pas pour ça que je t'écris aujourd'hui, c'est pour autre chose. 
 
On était dans la salle d'attente à l'hôpital quand Louis m'a dit qu'il ne fallait pas que j'avorte. Il m'a dit que c'était peut être ton bébé et que si c'était la dernière chose qui nous restait de toi, alors on devrait tout faire pour en prendre soin. Il m'a convaincu qu'on n'était pas trop jeune, qu'on allait se marier pour que l'argent que son père bloquait depuis des années lui revienne... Il m'a convaincu que ce serait facile et qu'on allait s'en sortir. Il m'a convaincu de me lancer dans quelque chose dont je n'avais pas vraiment envie parce que je savais que je n'étais pas à la hauteur. 
 
Pour être honnête, je pense qu'il était défoncé. Je ne l'avais pas vu depuis deux jours de toute façon. Il ne m'a pas regardé une seule fois dans les yeux, parfois il disait n'importe quoi et il tremblait. 
 
Je sais que j'aurais dû lui dire que c'était idiot mais je pense que si on a un objectif et des projets en commun, alors on va pouvoir se reconstruire tous les deux. Je suis sûre qu'on va aller mieux, qu'il va sortir la tête de l'eau et qu'il finira par guérir de toi. Il ne va pas t'oublier, c'est promis, mais il faut qu'il puisse vivre avec ton absence. 
 
Alors on a quitté la salle d'attente et on est rentré à l'appartement. Et là il dort et je me demande où tu es, si tu nous vois, si tu approuves ce choix. Je me demande si tout ça est une bonne idée, si on va vraiment s'en sortir. Je me demande où il va quand il n'est pas avec moi et qu'est-ce qu'il me cache. Mais quand je lui demande, il m'envoie sur les roses alors... J'espère que tu veilles bien sur lui. Il en a besoin. 
 
Tu me manques, Harry. T'as pas idée à quel point. 

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#Posté le lundi 03 mars 2014 08:07

Modifié le vendredi 14 mars 2014 06:24

WAUfic - Chapitre 14

CHAPITRE 14
 


21 mai 2014
 
Le réveil était difficile. Mais pour une fois, ce n'était pas parce que j'étais dans un sale état ; j'avais passé la nuit et une bonne partie de la matinée à ranger l'ancienne chambre d'Harry et à mettre de l'ordre dans l'appartement. J'étais loin d'avoir fini mais maintenant, j'osais ouvrir les volets sans prendre peur. Les photos que j'avais développées étaient toujours suspendues un peu partout et ma chambre continuerait à faire office de chambre noire – mais j'allais ranger tout le reste. Et quand j'en aurais le courage, j'emmènerai Harry ici. Il me parle souvent de cet appartement et si ça peut lui faire plaisir alors... Je lui en ferais le cadeau.
 
Layla rentrait après-demain et finalement, j'avais conduit Harry chez ses parents la veille. C'est lui qui avait voulu. Comme ça, sans véritable raison apparente. Je crois qu'il n'avait pas envie de rester seul avec moi parce qu'il savait que j'allais lui reparler de sa cicatrice. Alors il m'avait dit qu'en fait, c'était une bonne idée et que ses parents seraient ravis de les avoir un peu – Mia et lui. Même s'il était tard, il n'avait pas voulu attendre et j'avais cédé égoïstement parce que le voir errer dans l'appartement, la tête baissée et la mine déconfite, m'était insupportable.
 
Alors je l'avais déposé en me gardant bien de lui dire que ça me blessait et j'avais foncé à notre ancienne adresse. Parce que c'était là que je me sentais le mieux, que je n'aimais pas l'appartement que je partageais avec Layla et que je n'avais pas eu envie d'être ailleurs. Je n'avais pas jeté les bouteilles d'alcool que je collectionnais près du canapé mais je n'y avais pas touché non plus. Et j'étais assez fier de ça. Sauf que je n'avais personne à qui le dire.
 
Il était presque 20h quand je m'étais réveillé et quand j'avais vu qu'Harry m'avait envoyé un message pour me dire que je pouvais venir les chercher, Mia et lui, alors j'avais pris la route pour aller les récupérer. Mia m'avait manqué au moins autant qu'Harry et c'était étrange parce que Layla, malgré son absence, ne laissait pas un vide atroce dans ma poitrine ; elle n'était juste pas là.
 
N'empêche que j'en voulais à Harry de m'avoir laissé tout seul alors qu'on était sensé trouver un moyen de s'entendre. Je me demandais pourquoi il me fuyait maintenant et surtout si c'était de ma faute. Je crois que oui, parce que je n'avais pas été un bon petit ami. Mais lui non plus et on ne peut pas tout oublier. C'est impossible. Je le sais.
 
Je me suis garé devant la maison des parents d'Harry et je lui ai envoyé un message pour le prévenir de mon arrivée. Sauf que c'est Logan qui est sorti avec Mia dans les bras et que ça m'a gonflé. C'est pas que je ne lui fais pas confiance ; c'est juste que je n'avais pas envie de subir ses petites remarques déplacées aujourd'hui. Logan avait toujours été un peu chiant et je pensais que c'était la crise d'adolescence qui voulait ça, ou un besoin pathologique de se faire remarquer, mais non. Il était juste casse-couille de nature et n'avait rien à voir avec Harry – ce qui était assez déstabilisant vu que, physiquement, ils ne pouvaient pas nier leur fraternité.
 
Je suis sorti de la voiture, incapable de retenir un soupire agacé. “Il est où Harry ?”
 
“Salut, Louis.” J'ai serré les dents avant d'ouvrir la portière arrière pour que Logan dépose Mia dans son siège auto. “Il arrive, maman lui a fait quelques trucs à manger pour la semaine.” J'ai froncé les sourcils.
 
“Pourquoi pour la semaine ?”
 
“Bah... Il sait pas faire à bouffer du coup ma mère est sûre qu'il mange rien alors...” Logan a déposé Mia dans son siège auto et elle s'est mise à pleurer. Mais j'ai ignoré les pleurs parce que c'est souvent comme ça quand elle quitte les bras de quelqu'un. J'ai tout de même posé une main sur son ventre pour éviter qu'elle ne tombe en gigotant comme une forcenée.
 
“Euh... Mais il n'a pas besoin de faire à manger.” Logan m'a regardé de travers.
 
“Bah si. En vivant tout seul, il a pas le choix.” Et plus il ouvrait la bouche moins je comprenais ce qu'il était entrain de me sortir.
 
“Quoi ? Mais il—”
 
“Bon Louis, tu vas là laisser pleurer encore longtemps ?” Harry est arrivé et vu le regard qu'il m'a jeté, j'ai compris que j'avais juste à me la fermé. Et j'ai pas bronché. Même si je ne supporte pas qu'on me dise comment m'occuper de ma fille, je crois que lui aussi, il cache des trucs à ses parents. Je me suis tourné vers Mia pour l'attacher. En silence – et super vexé. Débile de mec, je vous jure.
 
“Il est où son doudou ?” Je me suis de nouveau tourné vers les frères chieurs et Harry avait les bras chargés mais il s'est tourné pour que je prenne le doudou et la tétine qu'il avait coincé dans la poche arrière de son jean.
 
“Vous êtes presque mignon.” Nos regards ont convergé vers Logan et son air d'imbécile heureux m'a saoulé. Qu'est-ce qu'il cherche lui ? “Presque j'ai dit. Pas la peine de me regarder comme ça.”
 
“Ta gueule Logan. Maman attend que t'aille l'aider pour le lave-vaisselle.” Il a soupiré avant d'ouvrir le coffre pour qu'Harry puisse se décharger pendant que je calmais Mia. Je n'aime pas cette ambiance, je n'aime pas cette sensation d'être en trop, je n'aime pas prétendre que tout va bien alors que c'est loin d'être le cas. Je n'aime pas la froideur d'Harry, je n'aime pas les regards sous-entendus de Logan. Je n'aime même pas que ses parents nous regardent par la fenêtre.
 
Et je crois qu'il y a plein de chose qu'Harry n'aime pas non plus parce que le trajet du retour s'est fait dans le plus grand des silences, et l'ambiance était à l'image du temps à l'extérieur : orageuse. Mais contre toute attente, je suis celui qui ai craqué le premier. “Tout s'est bien passé ?”
 
“Oui.” C'est sec. Pas froid mais il est clair qu'il n'a pas envie de prolonger la conversation.
 
“T'as dit à tes parents que tu vivais tout seul ?”
 
“Oui.” Même ton, toujours aucun regard. Et même si je ne sais pas pourquoi j'ai droit à autant d'hostilité d'un coup, je décide de ne pas insister plus longtemps ; moi aussi, quand je n'ai pas envie de parler, j'aime bien qu'on respecte ça.
 
Je me suis garé dans le parking de l'immeuble presque une demi-heure après ça et c'est lui qui a pris Mia en me laissant le reste de ses affaires. Il est monté sans m'attendre et j'ai même dû attendre que l'ascenseur redescende. C'est en entrant dans l'appartement que je me suis souvenu à quel point je détestais cet endroit. Tout était froid ici. À sa place, vide. Sans vie. Et je n'aimais pas y vivre. Je n'aimais pas non plus qu'Harry s'y retrouve coincé parce que cet endroit ne lui ressemblait pas. Il avait besoin de chaleur et de joie de vivre. Il avait besoin de bazar et d'éclat de rire. Je le savais. Et j'étais entrain de le tuer en voulant le garder près de moi. Mais je mourrais s'il partait à nouveau.
 
J'ai tout rangé de la manière dont Layla l'aurait fait et j'ai rejoint Harry dans la chambre de Mia. Il la bordait dans son lit et c'était étrange de le voir si proche d'elle tout en étant si maladroit. Il s'est tourné vers moi avec un pâle sourire et il a passé une main dans ses cheveux. “Je crois que je vais aller me coucher.” J'ai affiché une petite moue.
 
“Il est pas si tard que ça...”
 
“Je sais. Mais j'ai pas envie de parler avec toi.” Et le plus dur c'est qu'il n'y a aucune once de méchanceté dans sa phrase. C'est juste un constat douloureux. Une lassitude. Un tout. Je le fatigue au moins autant que je me fatigue.
 
“Tu sais... Y a rien qui t'oblige à rester ici.” Il a froncé les sourcils alors j'ai précisé. “Je ne suis pas idiot, je vois bien que quelque chose ne va pas. Et je préfère te voir en colère plutôt que malheureux. Alors si t'es pas heureux ici... Enfin, ne reste pas pour moi, Harry. Je survivrais.”
 
“Mais c'est ça le problème, Louis... Tu survis alors que tu devrais vivre. Et je sais que c'est de ma faute. Je m'en rends compte.”
 
“Et moi aussi, je t'ai fait de la peine.”
 
“Mais ça n'annule rien. Ça n'équilibre même pas les forces. C'est juste toi et moi qui souffrons dans notre coin.” Il a soupiré avant que je me rende compte qu'on chuchotait.
 
“On pourrait aller en discuter dans le salon ?” Il a haussé les épaules et puis il est sorti. Sauf que lorsqu'on s'est tous les deux retrouvés dans le canapé, on n'a plus rien eu à se dire.
 
Alors on s'est embrassé.
 
Longuement. Tendrement. C'était à la fois douloureux et apaisant. C'était lui et moi, c'était nous. Lorsque le baiser a pris fin, nous n'étions pas à bout de souffle mais le silence qui nous entourait était presque religieux. Et je crois que j'aimais cet instant.
 
Il a posé ses doigts sur ma joue, l'a caressé. Et je ne comprenais pas comment on pouvait être si proche et si loin à la fois. Comment on pouvait se toucher sans se sentir ou se regarder sans se voir. Comment on pouvait s'entendre sans s'écouter, finalement. Parce que c'était ça notre problème. On ne s'écoutait pas entre nous ; on entendait que notre propre peine sans accepter de laisser de la place pour celle des autres.
 
Je me suis blottis contre sa main, il m'a attiré contre lui pour que je me niche contre son torse et il m'a entouré de ses bras. Et je suis bien contre lui, à entendre son c½ur battre. Je regardais la pluie tomber à averse par la fenêtre et c'était apaisant. On n'avait même pas besoin de parler pour savoir que nos anciens nous étaient là, entrain de se battre contre les nouveaux.
 
Mais le tonnerre s'est mis à gronder et il a embarqué tout espoir de sérénité avec lui.
 
Harry a tellement sursauté qu'il en est tombé du canapé, m'entraînant avec lui. “Aie mais t'es con ou quoi !?” Et quand j'ai relevé les yeux vers lui, j'y lisais beaucoup trop de terreur pour que ce ne soit pas grave. “Harry ?” Il a semblé revenir à lui et il a affiché un air désolé. La terreur s'était envolée. Comme si je l'avais rêvé.
 
“Pardon.” Je me suis relevé en frottant mon coude pour faire passer la douleur qui m'y lançait plus rapidement.
 
“Mais qu'est-ce qu'il y a ? Depuis quand t'as peur du tonnerre ?” Il a soupiré.
 
“Depuis jamais.” Il a baissé la tête avant de ramener ses genoux contre son torse. “Mais est-ce que je peu dormir avec toi ?” Je l'ai regardé en silence un moment. Sa voix tremblait et il serrait tellement ses genoux entre ses bras que j'avais l'impression qu'il essayait de disparaître.
 
“Si tu veux, oui. Mais qu'est-ce qu'il y a ?” Je me suis accroupi devant lui au moment où un autre coup de tonnerre, plus fort que le précédent, a retenti ; il a vivement redressé la tête et cette fois-ci, c'est mon menton qui en a pris un coup. Mes dents se sont entrechoquées et les larmes me sont montées aux yeux quand je me suis mordu la langue.
 
Et cette fois-ci, ça m'a agacé. Alors je l'ai poussé avant de me redresser. “Bonne nuit.” J'ai foncé dans ma chambre sans prendre la peine d'en discuter mais dans la seconde qui suivait, il était derrière moi, la tête toujours baissée.
 
“S'il te plait... Normalement je dors avec Logan mais il n'est pas là.”
 
“Mais pourquoi ? Pourquoi t'as peur du tonnerre.” Il a soupiré, visiblement gêné que j'insiste autant.  
 
“Mais j'ai pas peur du tonnerre. C'est juste le bruit. En général.” J'ai haussé un sourcil.
 
“Le bruit. Tu te fois de moi là ?” Il a secoué la tête et la sincérité de son expression m'a presque percuté de plein fouet. Mais je ne comprenais toujours pas et c'était agaçant.
 
“Je n'aurais plus peur. Je sais que ça va tonner encore alors je n'aurais plus peur. Mais est-ce que je peux quand même dormir avec toi ?”
 
“Trouve une meilleure excuse que ta nouvelle phobie du bruit.” Il a levé les yeux au ciel et je ne savais pas si c'était pour exprimer un agacement ou pour empêcher des larmes de couler.  
 
“Ça ressemble au bruit d'une explosion. C'est tout.” Et quand j'ai enfin compris la référence, ça m'a coupé le souffle. “J'ai pas été voir le psy, j'ai pas été au groupe de soutien, j'ai pas fait en sorte de ne pas avoir peur. Je me suis enfermé chez moi et mes parents m'ont laissé me cacher sous mon lit chaque fois que c'était nécessaire parce qu'ils avaient pitié. Jusqu'à ce que je fasse une crise de panique le jour du premier de l'an. À cause des feux d'artifice. Ils ont plus voulu que je me cache, ils m'ont demandé de prendre sur moi en me faisant comprendre que c'était passé maintenant. Mais c'était trop tard, je contrôlais plus quand j'avais peur. Voilà. T'es content ? Ça te va comme excuse ?” J'ai ouvert la bouche mais aucun son n'est sorti alors j'ai hoché la tête. “Merci.” Je me suis assis sur mon lit et il a eu l'air d'hésiter. “On pourrait ne pas dormir là où tu dors avec Layla, s'il te plait ?”
 
“Oh euh... Oui. Oui.” Je me suis relevé et j'ai eu du mal à masquer mon trouble, mais je me suis changé pour enfiler un pantalon de pyjama, un t-shirt, et on a été dans sa chambre. Il ne sursautait plus au moindre coup de tonnerre mais je pouvais voir qu'il était complètement crispé. Je le sentais alors qu'on était tous les deux allongés et qu'on ne se touchait pas. Et ça m'a fait mal au c½ur. “Viens.” J'ai à peine eu le temps d'ouvrir les bras qu'il s'y blottissait en enfouissant sa tête dans mon cou. Et je me suis presque senti entier, à ce moment-là. “Tu trembles...”
 
“Je sais.” Je l'ai serré contre moi avant de commencer à le bercer.
 
“Tu peux dormir, il ne t'arrivera rien.” Ses tremblements se calmaient et je sentais que sa respiration devenait plus lente. “Je veille sur toi.” Je pensais qu'il allait rapidement s'endormir mais c'était mal le connaître.
 
“Pourquoi t'as pas gardé l'ancien appartement ?” Mon c½ur s'est serré et j'ai voulu lui dire que je l'avais toujours et qu'il pouvait y aller autant qu'il le voulait mais... Je n'étais pas prêt et l'appartement l'était encore moins.
 
“C'était trop dur d'y aller.”
 
“Et mes affaires ? Vous les avez jeté ?”
 
“C'est mon père qui a fait le déménagement ; je n'étais pas... en état.” Harry a relevé la tête vers moi.
 
“Comment ça ? Pourquoi ?” Et j'ai rien répondu parce que c'était un mensonge dans lequel je ne voulais pas m'enfoncer mais aussi parce que je n'aimais pas me souvenir de quand il n'était pas là. “Lou ?”
 
“Hum ?”
 
“Merci d'être toujours là.” J'ai froncé les sourcils. “De ne pas t'être laissé mourir.”
 
“Oh.” Et c'est quand il me dit ce genre de chose que je sais qu'il a parlé avec Layla. “Je ne l'aurais jamais fait. C'était trop facile.”
 
“Comment ça ?”
 
“J'en sais rien. Ça aurait stoppé tout ce que je ressentais. Et c'était de ma faute, si t'étais mort. Et c'était injuste que je ne souffre pas.” J'ai soupiré. Dit comme ça, ça n'a presque pas de sens. Mais en caricaturé, je crois que c'est ça. Harry a soupiré.
 
“C'est pas ta faute si y a eu une explosion.”
 
“Si on ne s'était pas disputé, t'aurais pas décidé d'aller prendre l'air."
 
“Et si Layla n'était pas née, on n'en serait pas là.” Il a soupiré. “Bon sang Louis, tu peux pas prendre le blâme de tout ce qu'il se passe pour te faire souffrir.” Mais je ne suis pas d'accord avec lui.
 
“Il fallait un coupable.”
 
“Mais c'était pas toi ! C'est juste un gars qui a mal fait son boulot, c'est tout.”
 
“Okay.” Mais bien sur, j'ai simplement dit ça pour qu'il se taise. C'était moi, le coupable. Aux yeux de Layla, pour commencer. Puis aux yeux de la famille d'Harry je l'étais aussi – même si ça s'avérait être faux aujourd'hui. Harry n'a pas insisté ; il a carrément changé de sujet.
 
“T'as souvent fréquenté Zayn ?”
 
“Oui.” Et je le sens se raidir. Mais je suppose que je n'étais pas sensé lui mentir alors... Voilà. Sauf qu'il part dans tous les sens et que j'ai du mal à comprendre l'enchaînement de toutes ses questions.
 
“Pourquoi tu ne m'as pas cherché ?” Et il faut dire qu'à cette question, mon c½ur s'est serré au moins autant que sa voix et j'ai retenu ma respiration – assez longtemps pour que mon c½ur se mette à battre la chamade.
 
“J'en sais rien. J'ai entendu l'explosion moi aussi. Et j'étais complètement en état de choc. Et j'ai essayé d'en sortir mais j'arrivais pas. Et j'avais peur de te chercher et qu'on me dise que t'étais mort. J'espérais qu'en attendant que tu rentres, ce serait plus simple ; j'avais prévu de te hurler dessus parce que tu ne m'avais pas prévenu tout comme j'avais prévu de quitter Layla pour qu'on parte tous les deux. Mais t'es jamais rentré. J'ai pris sur moi pour appeler ta mère quelques jours plus tard et... il me semble que tu connais la suite.” Il a déposé plusieurs baisers dans mon cou et un frisson m'a parcouru l'échine.
 
“Pardon. Je sais que c'était stupide mais j'étais tellement en colère que j'ai agit à chaud et quand j'ai compris que je n'aurais jamais dû te faire croire ça, j'ai voulu t'appeler, te rassurer. Mais je me suis dit que tu allais beaucoup m'en vouloir alors j'ai repoussé, repoussé, repoussé... et toi aussi, tu connais la suite.” Il a soupiré. “Et maintenant t'es marié, tu as un bébé qui est en fait le mien et je n'arrive pas à comprendre comment on va faire pour se sortir de ça.” J'ai fait mine de réfléchir un long moment, comme si j'établissais un plan de secours.  
 
“On peut tuer Layla, j'ai vachement regardé la télé, tu sais.” Il s'est redressé, complètement paniqué, avant que je n'éclate de rire – et son visage s'est détendu.
 
“Putain t'es con. Tu m'as fait peur.” Il a continué de rire et j'ai ri moi aussi. Mais je sais qu'une part de moi l'a vraiment pensé. La part qui traîne trop longtemps dans les squattes. La part qui souffre. Celle qui me dit que je n'ai pas d'autre solution. Celle qui me souffle que ce serait beaucoup plus simple si elle disparaissait. “Louis ?” Il m'a arraché à mes pensées.
 
“Hum ?”
 
“On ne s'est pas vraiment disputé pendant ces trois jours.” J'ai souri et j'ai embrassé ses lèvres avant qu'il ne se recouche contre moi.
 
“On n'est pas vraiment resté ensemble non plus.”
 
“Mais c'est bien quand même, non ?” Je l'ai serré contre moi et je l'ai senti sourire contre ma peau.
 
“Oui. Je crois qu'on est sur la bonne voie.” Il n'a plus rien répondu pendant un long moment et je pense qu'il était entrain de s'endormir. Je crois qu'il avait oublié l'orage parce qu'il avait l'air complètement apaisé. Alors j'ai embrassé son front avant de chuchoter. “Bonne nuit.”
 
“Je t'aime, Louis.” Mon c½ur a loupé un battement et j'ai été obligé de me répéter en boucle qu'il m'avait dit ça parce qu'il était entrain de s'endormir et qu'il ne contrôlait plus rien pour pouvoir me calmer. Et bien évidemment, j'ai été incapable de lui répondre quoi que ce soit parce que j'étais complètement bloqué depuis le jour de l'explosion. Je savais le dire de façon mécanique, ce n'était que des mots et Layla les avait souvent entendus – mais je ne les avais jamais vraiment pensés. Si les sentiments s'en mêlaient pour de vrai, alors c'était autre chose. Je ne voulais pas lui dire que je l'aimais parce que s'il n'attendait que ça, alors il partirait ensuite. Et c'était hors de question.
 
Cela dit, ça ne m'a pas empêché de penser quelque chose comme 'je t'aime aussi, Harry, et t'as pas idée à quel point'.


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#Posté le vendredi 07 mars 2014 04:25

Modifié le vendredi 21 mars 2014 07:16

WAUfic - Chapitre 15

CHAPITRE 15
 
22 mai 2014
 
“Je sais mais j—” Mais essayer d'en placer une quand Layla joue les hystériques à l'autre bout du fil, c'est mission impossible. Alors elle m'a coupé pour la énième fois.
 
“Non tu sais pas ! Pourquoi tu lui as confié ? Hein ? Il sait à peine la tenir contre lui !” Sa réflexion m'a énervé. Légèrement. 
 
“T'abuse un peu, là.”
 
“Non, j'abuse pas parce que maintenant vous êtes aux urgences. Je rentre de toute façon !” J'ai soupiré.
 
“Si c'est pour venir faire la psychopathe devant tout le monde, c'est pas la peine, Layla.” Ça a eu l'air de la calmer de l'autre côté du téléphone.
 
“La psycho—quoi ? Je m'inquiète juste pour notre fille, Louis.”
 
“Et moi aussi, je suis inquiet. Harry aussi. On est tous inquiet. Mais ni lui, ni moi ne sommes entrain de chercher un coupable pour savoir comment elle a pu attraper la gastro.”
 
“C'est parce que vous l'avez sortie. C'est parce que quelqu'un devait être malade chez Harry et qu'elle l'a attrapé comme ça.” J'ai froncé les sourcils. C'est elle qui me les brise depuis le début pour qu'Harry soit intégré au sein de notre famille et là, si elle pouvait l'accuser de tout et rien, ça ne la dérangerait pas.
 
“Mais tu me fais quoi là ? C'est quoi ton problème au juste ?” Il y a eu un très long silence. “J'aurais même pas dû t'appeler. Ça sert à rien que tu rentres plus tôt, de toute façon. On est encore à l'hôpital et ton train est demain matin.” Elle n'a pas eu d'autre choix que de se radoucir. 
 
“Tu es sûr ?”
 
“Oui. Et la prochaine fois que tu me prends de haut ou que tu parles mal de lui, je te préviens que tu vas pas en être fière.” J'ai vu Harry relever la tête et j'ai compris qu'il n'avait pas écouté la conversation avant que mon ton n'attire son attention.
 
“Je suis inquiète, c'est tout...”
 
“C'est pas une excuse. Passe une bonne nuit.”
 
“Tu peux me tenir au—” Mais j'ai raccroché avant qu'elle ne finisse parce que je n'avais même plus eu envie de l'entendre. Oui, la grand-mère d'Harry était malade. Et oui, c'était peut-être elle qui était à l'origine de tout ça. Mais est-ce que ça ferait aller mieux Mia d'agir comme une cinglée ? Non. Certainement pas. Et Harry s'en voulait déjà assez comme ça. Mais il n'y pouvait rien au fond. Les bébés, ça tombe malade. C'est comme ça.
 
“Qu'est-ce qu'elle a dit ?” J'ai haussé les épaules.
 
“Rien de très important. Elle voulait rentrer plus tôt et j'ai dit non.” Il a hoché la tête. “Tu crois que ça te redonnerait des couleurs si tu venais t'asseoir près de moi ?” Il a affiché un pâle sourire avant de venir me rejoindre.
 
“J'ai droit de me blottir contre toi ? Ou on est trop en public ?” Pas une once de sarcasme. Une demande simple – mais terriblement douloureuse. Ça sous-entend que je n'accepte toujours pas notre relation. Et c'est faux ; ça ne me dérange pas. Enfin je crois.
 
Alors j'ai rien répondu et il a simplement posé sa tête contre mon épaule. Et on a attendu des nouvelles du médecin. Il est arrivé presque en même temps que mes parents. Mais qu'est-ce qu'ils foutaient là bordel ?
 
On s'est levé et Harry a voulu prendre ma main mais j'ai fait mine de mettre mes mains dans mes poches au même instant alors il a croisé les bras. “Alors ? Comment elle va ?”
 
“Très bien. Vous allez pouvoir rentrer. Il faudra juste faire attention à ce qu'elle ne se déshydrate pas. L'infirmière qui vous attend dans la chambre va tout vous expliquer.” J'ai été incroyablement soulagé alors je lui ai serré la main vigoureusement.
 
“Merci beaucoup.” Harry en a fait de même et le médecin s'est éclipsé. Puis j'ai eu l'intention d'ignorer mes parents mais c'était sans compter sur mon père.
 
“Vous n'avez pas honte d'être collé comme ça en public ?” Piqué au vif, j'ai pris sur moi pour ne pas répondre. Et comme Harry a de nouveau essayé de prendre ma main pour me montrer un quelconque soutien, je l'ai carrément repoussé.
 
“Arrête, t'es chiant avec ça. Ça va.” Et j'ai foncé dans la chambre où était allongée Mia pour que personne ne voie à quel point je regrettais mes paroles.
 
 
8 octobre 2011
 
Aujourd'hui n'était pas une journée comme les autres. Pas parce qu'il se passait quelque chose d'important mais juste parce que je l'avais décidé. Aussi parce que c'était la fin d'une semaine particulièrement difficile pour Louis, alors j'avais demandé à Layla si elle pouvait ne pas être là et bien sur, elle n'avait pas été difficile à convaincre. Même si je ne savais pas où elle allait aller, elle n'avait pas que Louis dans sa vie, quand même ?
 
Peu importe.
 
Ce soir, c'était juste lui et moi. Sans elle. Pour que je puisse m'occuper de lui et le faire décompresser comme il se devait. Ce qui incluait inévitablement un truc sexuel que je méritais bien moi aussi. Plus d'une semaine qu'il ne m'avait pas touché et mes hormones commençaient à me jouer des tours. Genre... avoir envie de Layla. C'est ce matin, quand elle est sortie de sa douche en serviette et que j'ai commencé à avoir chaud que je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose. Rapidement.
 
Enfin bref.
 
J'ai demandé à Layla de quitter l'appartement et j'ai été chercher à manger. Mexicain. Sauce piquante. J'ai monté le chauffage et j'ai mis un slim tellement serré que Louis devrait certainement le découper pour me l'enlever. Si avec tout ça, il n'a pas envie d'enlever ses fringues à un moment où un autre, je le brûle avec le fer à lisser de Layla.
 
Au début, je l'ai attendu une heure. Puis deux. Et j'avais tellement chaud que j'ai enlevé mon t-shirt. Et puis j'ai cru entendre sa clé dans la serrure alors j'ai foncé dans la cuisine pour tout balancer dans les poêles et les casseroles que j'avais sorti pour lui faire croire que c'est moi qui avait cuisiné – ça va de soi.
 
Sauf que c'était pas lui. J'avais tellement chaud que je commençais certainement à entendre des voix. Mais je n'ai pas baissé le chauffage. Au lieu de ça, j'ai bu de l'eau.
 
La troisième heure, j'ai envoyé un message à Louis pour savoir quand il allait rentrer. Parce qu'il me manquait et que j'avais une surprise pour lui. Il m'a répondu dans la minute.
 
SMS à Harry | Pour moi ? Pourquoi pour moi ? T'es entrain de baiser je sais pas qui là, ça suffit pas ? Et t'aurais pu choisir un autre jour que celui là. Je suis crevé, t'es putain de chiant.
 
SMS à Louis | Hein ?
 
SMS à Harry | J'ai croisé Layla en sortant de la fac. Elle m'a dit que t'avais envie d'avoir l'appartement pour toi tout seul alors on a mangé au restaurant et je rejoins Zayn d'ici 15 minutes.
 
Je crois que même les russes ont entendu mon c½ur se fendre et ma dignité se briser en mille morceaux. Du coup, ma mince fierté m'a fait mentir.
 
SMS à Louis | Oups, je me suis trompé de numéro. L'habitude. À tout à l'heure, passe une bonne soirée.
 
SMS à Harry | Ouais. M'attends pas. Mais magne toi, Layla va pas rester éternellement dehors, en plus, elle a un peu trop bu au restau.
 
J'ai balancé à la poubelle tout ce que j'avais acheté en refoulant toute la haine que j'avais contre le monde entier. J'ai prévenu Layla qu'elle pouvait rentrer avant de remettre l'appartement dans son état initiale et j'ai été me doucher à l'eau froide. Mais je n'arrivais pas à me calmer.
 
Alors quand Layla est enfin rentrée, c'est elle qui a tout pris dans la gueule. Et j'aurais préféré qu'elle subisse ma colère plutôt que ma frustration sexuelle – mais je n'étais plus aux commandes de moi-même. Mes hormones ont pris le dessus et quand j'ai réalisé que je n'avais pas envie d'elle mais de quelqu'un et que ça allait compliquer ma situation avec Louis, c'était déjà trop tard.
 
J'ai couché avec Layla et j'ai détesté ça. Je ne supporte pas de l'entendre rire chaque fois que je la touche, je ne supporte pas de l'entendre gémir. Je ne la supporte pas tout court. Mais, égoïstement, ça m'a soulagé et j'ai eu les idées claires pendant qu'elle se blottissait contre moi. “Je vais aller prendre ma douche et me coucher dans mon lit. Il ne faut pas que Louis sache ça.” Et elle a eu la réaction la plus inattendue du monde.
 
“Pourquoi ? Je suis sur que ça l'exciterait. Tordu comme il est.” J'ai froncé les sourcils avant de me redresser et de la forcer à se pousser.
 
“Comment ça, 'il est tordu' ?” Elle a haussé les épaules.
 
“On vit tous les trois, je te signal. Et ne crois pas qu'il t'est fidèle.” Et je le sais mais ça m'a énervé qu'elle ose le dire. C'est quoi ce manque de tact, franchement ? “Et qu'est-ce que tu crois qu'il est parti faire là ?”
 
“Voir Zayn.” Elle s'est mise à rire.
 
“T'es tellement naïf que parfois, je me demande s'il ne t'a pas sorti d'un conte de fée.” Et ça m'a un peu surpris parce que Layla, je l'entends rarement parler. J'ai l'impression que c'est une plante verte qui sert de couverture à Louis auprès de ses parents et qui est amoureuse de lui tellement éperdument qu'elle accepte n'importe quoi. Un peu comme moi. Sauf que c'est pas le cas : Layla, elle sait ce qu'elle fait, elle sait où elle va et visiblement, Louis lui est utile. Et j'avais l'impression que c'était lui qui tirait les ficelles mais c'est pas vrai – elle le lui laisse simplement croire. Et je la déteste pour ça. Parce qu'elle manipule mon Louis. Parce qu'il ne voit rien et qu'il pense que c'est quelqu'un d'adorable. Et je viens de le trahir en couchant avec elle. “Mais tu sais... Je me demande qui est le plus tordu.” Et comme j'ai pas eu l'air de comprendre, elle a poursuivi. “Celui qui instaure les situations malsaines ou celui qui les accepte sans broncher.” Et sur ce, elle a embrassé mes lèvres avant de se lever. “T'es doué de tes mains, tu sais ?” Elle m'a fait un petit sourire malicieux et puis elle s'est levée et elle a quitté la chambre en me laissant comme ça. À poil, en sueur – et complètement sur le cul.
 
 
22 mai 2014
 
L'ambiance dans la chambre est lourde. C'est ma mère qui rhabille Mia pendant que l'infirmier nous explique, à Harry et moi, quel médicament donner, quand et dans quel cas. J'écoute bien mais la main d'Harry qui cherche la mienne, pendant que les yeux de mon père me brûlent la nuque, me rend dingue.
 
L'infirmière me fait signer un papier et finalement, nous souhaite un bon retour avant de sortir de la chambre. Au même moment, Harry a réussi à lier nos doigts et mon père a explosé. “Ça suffit maintenant !” Ma mère a sursauté et je me suis défait de l'emprise d'Harry en le suppliant du regard d'arrêter ses conneries.
 
“Mais enfin, Bradley !” Ma mère chuchote mais Mia a déjà les yeux grands ouverts. Et le sourire d'Harry me fait peur. Je ne sais pas ce qu'il cherche mais il peut être sur d'une chose : il va finir par trouver mon père.
 
“Qu'est-ce qui suffit ? Louis a besoin de soutien, sa fille est malade et il est inquiet.”
 
“C'est de sa femme dont il a besoin. Pas de toi.” Harry a soupiré.
 
“C'est sur que vous saviez mieux que personne ce dont il a besoin.” Mon c½ur bat à mille à l'heure et je crois que j'aime ça. Je crois que j'aime ce Harry-là. Il me rappelle celui qui m'a demandé de tout quitter pour lui. Celui qui m'a dit qu'il me faisait l'amour plus agressivement que d'habitude pour que même avec Layla, je sois incapable de l'oublier. Celui qui prenait le dessus.
 
“Louis, ne sourit pas comme un imbécile, on dirait une gamine en chaleur.” J'ai perdu mon sourire et le regard de mon père était un millier de fois plus dur que son ton.
 
“Qu'est-ce que ça fait, Brad ?” Mon père a froncé les sourcils et continuait de sourire. “De voir que la situation vous échappe ?” Mais mon père s'est mis à sourire et j'ai su que ça allait mal finir.
 
“Mais la situation ne m'échappe pas. Elle m'échappera le jour où Louis aura assez de couille pour avouer qu'il préfère te lécher la bite plutôt que les seins de sa femme.” Et mon père ne parle pas comme ça. Jamais. Sauf quand il est hors de lui – et qu'il est tout aussi sûr d'avoir raison. Mon sourire s'est envolé en même temps que celui d'Harry. “N'agit plus jamais comme ça devant moi, Harvey. Tu as déjà perdu plus d'une fois et tout le monde sait que les gens ne changent pas.” Et j'aurais voulu dire à mon père que c'était faux, que j'avais changé. J'avais eu envie de prendre la main d'Harry, de la serrer pour le rassurer mais... j'ai simplement baissé la tête.
 
“C'est Harry. Et ce n'est pas parce que vous n'avez pas eu les couilles de changer que Louis n'est pas capable d'y parvenir. Vous êtes simplement jaloux de lui, vous l'avez toujours été. Parce qu'il a dit merde à son père, parce qu'il a abandonné ses études à la con pour faire ce qui lui plaisait, parce qu'il n'a pas eu peur de devoir bosser pour payer seul son loyer.” Mon père s'est mis à rire.
 
“Et regarde où ça l'a mené. Regarde ce que tu lui as fait.” Harry aurait préféré ne pas relever – mais c'était sans compter sur mon père. “Tu l'as poussé à renier sa famille pour ensuite le laisser seul. Tu l'as poussé à faire la formation qu'il voulait pour ne pas le soutenir jusqu'au bout et le laisser sans diplôme. Tu l'as tellement aimé qu'il est marié avec une fille qui en veut à son argent et tu lui as collé un bébé dans les jambes alors qu'il n'est pas foutu de s'occuper de lui-même.” Et Harry allait répliquer mais je n'en pouvais plus qu'ils fassent comme si je n'étais pas là. Et que mon père nous mette le nez dans la merde. Je n'en pouvais plus de me sentir comme un moins que rien. Alors j'ai coupé court à la conversation.
 
“On y va, Harry. Mia est serait mieux dans son lit.” Et dieu merci, quand j'ai prononcé le prénom de Mia, il a presque oublié mon père.
 
“Oui.” Il a récupéré les affaires de notre bébé – et même si je ne pensais pas de travers, ça m'a fait vraiment bizarre de me le dire – pendant que je la prenais des bras de ma mère.
 
“Merci d'être venu malgré tout.” Ma mère m'a souri, toujours silencieuse. Parfois, j'ai envie de lui demander ce qu'elle trouve à mon père – et puis je me rappelle que je le sais déjà. Elle cherche la sécurité.
 
“C'est normal, Louis. On aurait dû arriver plus tôt mais ta s½ur dormait déjà alors j'ai téléphoné à sa nourrice.”
 
“Ouais et d'ailleurs, comment vous avez su ? J'ai prévenu personne.” Mon père a semblé s'offusquer de ma réflexion.
 
“Je travaille ici, Louis, alors quand mon fils débarque aux urgences, je suis au courant.”
 
“Oh.”
 
“Tu crois vraiment que t'aurais été pris si rapidement ?” J'ai haussé les épaules. Et au moment où un remerciement se forme sur mes lèvres, Harry a pris la parole.
 
“Si c'est pour vous attirer tous le mérite et attendre des remerciements, on ira dans un autre hôpital la prochaine fois.” Mon père s'est retenu de répliquer. “On y va, Louis.” J'ai hoché la tête avant de le suivre en silence, mes parents sur nos talons.
 
Je les entendais discuter derrière moi et ils chuchotaient, riaient un peu. Et je crois que sur le coup, je leur en ai voulu d'avoir l'air si heureux et aussi amoureux qu'au premier jour alors que moi, je luttais à savoir ce que je voulais. Ou plutôt à assumer ce que je voulais. Et c'était injuste.
 
Nos chemins se sont séparés sur le parking et j'ai pris le volant pour conduire jusqu'à l'appartement.
 
 
8 octobre 2011
 
“Harry ? Tu dors ?” J'entendais Louis et je le sentais bien me secouer mais je n'arrivais pas à ouvrir les yeux. Et j'étais en colère contre lui de toute façon ; je n'avais pas envie de lui parler. “Harry ?! Aller... Je suis rentré.” Et à la manière dont il bouffe les mots, il est clair qu'il est complètement bourré. “Ouvre les yeux, je sais que tu dors pas...” Il retire les draps qui me couvrent et s'assoit à califourchon sur mes cuisses avant de poser ses mains sur mes hanches. “T'as même pas de boxer dis donc. C'est très tentant...” Mon ventre s'est tordu dans tous les sens et j'ai frissonné sous ses doigts. Mais hors de question que je cède.
 
“Dégage, Louis.” Ses doigts se sont figés sur ma peau.
 
“T'es en colère mon bébé ?” Et mon c½ur se met à battre trop vite, trop fort. Et s'il ne part pas maintenant, je vais craquer ; je le sais.
 
“Dégage. J'ai pas envie d'avoir à faire à toi. Bourré ou je sais pas trop quoi.” Il a récupéré ses mains. “Tu sors Louis.”
 
“Oh mais aller, ça fait longtemps que t'as rien fait du tout al—”
 
“Qu'on n'a rien fait tous les deux.”
 
“Quoi ?” Je l'ai poussé pour le faire retomber sur le lit et j'ai récupérer mon drap pour le tirer sur moi à nouveau.
 
“Je te corrige juste. Ça fait longtemps qu'on n'a rien fait ensemble. Ça veut pas dire que moi, j'ai rien fait.” Il s'est mis à rire.
 
“J'ai vu toute la bouffe dans la poubelle. Ton rendez vous n'est pas venu.” Ma gorge s'est serrée et j'ai eu envie de pleurer. Au début, j'avais voulu lui dire que j'avais couché avec Layla en espérant que ça le rende jaloux mais là, j'avais juste envie qu'il s'en aille.
 
“Sors, s'il te plait. J'ai pas envie de te voir.” Il a haussé les épaules.
 
“Et bah je vais rejoindre quelqu'un qui a toujours envie de me voir alors.” Et son ton provocateur m'a énervé.
 
“C'est ça, oui. Vas y. Mais peut-être qu'elle dort. Vu ce qu'on a fait tout à l'heure, elle doit être fatiguée elle aussi.” Il y a eu un long moment de flottement ; certainement parce qu'il cherchait à comprendre ce que j'avais voulu dire. Et puis quand il a percuté, il s'est mis à sourire. Cet imbécile s'est mis à sourire.
 
“Sérieusement ?”
 
“Sors, Louis. J'ai pas envie de parler de ça avec toi.”
 
“Ouais. Elle va me raconter, elle.” Et son sourire en coin ne le quittait pas.
 
“T'es vraiment tordu, ma parole.” Il s'est penché sur mes lèvres pour les embrasser et puis il s'est levé pour sortir. Et j'ai senti que la situation était entrain de prendre un tournant dont je ne voulais pas entendre parler. Hors de question que je me retrouve dans un triangle amoureux malsain. Je suis plus intelligent que ça quand même. Je ne vais pas me faire avoir. J'aurais Louis pour moi tout seul et Layla allait rapidement éjecter. Parole d'Harry. Peu importe si je devais accepter tout et n'importe quoi. “Louis, attends.”
 
“Hum ?”
 
“Reste... S'il te plait.” Il a fait mine d'hésiter avant de revenir s'allonger à côté de moi. Sa tête a échoué contre mon torse et j'ai posé ma main dans le bas de son dos, le caressant distraitement du bout des doigts.
 
“Tu ne m'as même pas demandé comment s'est passé ma journée...” Je souris et j'embrasse son front.
 
“Pardon. Comment s'est passé ta journée ?” Il s'est mis à rire mais malgré tout, j'ai senti qu'on parlait plus ou moins sérieusement.
 
“J'en peux plus de ces cours à la con.”
 
“Qu'est-ce que t'étudies en ce moment ? Ça te plait pas ?” Il a secoué la tête.
 
“Non, c'est pas que en ce moment. C'est la médecine en général. J'en peux plus de tout ça.” Et je sais pas si c'est parce qu'il est bourré mais c'est la première fois qu'il est aussi honnête vis-à-vis de ses études. “J'ai pas envie d'être médecin. J'ai pas envie d'être comme mon père.” Et dans sa voix, il y avait quelque chose de sérieux. Il était presque contrarié et ça m'a fait mal au c½ur.
 
“T'es pas obligé, tu sais. Ça ne tient qu'à toi de décider de ce que tu veux faire.” Il a relevé la tête et dans son regard, j'ai cru déceler de la surprise. Comme s'il n'avait jamais pensé à ça.
 
“Tu crois ?”
 
“Bien sur, Louis. Mais on en parlera demain, ok ? T'es pas vraiment en état d'avoir cette conversation.” Il s'est mis à rire. “Quoi ?”
 
“Tu sais pour quoi je suis en état ?” J'ai froncé les sourcils et quand j'ai senti sa main rejoindre mon entrejambe, sous le drap, j'ai craqué. Tant pis pour tout à l'heure, tant pis pour ma pseudo colère, tant pis pour ma fierté et tout le reste. Je n'avais qu'à faire comme si je n'avais pas eu mal puisque de toute façon, il ferait comme s'il ne voyait pas qu'il me blessait.
 
Et je me suis dis que Layla avait raison ; de nous trois, c'était moi le plus tordu.


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#Posté le jeudi 13 mars 2014 07:03

Modifié le vendredi 28 mars 2014 14:42

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